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Les Pièces Avancent

Articles et Tactica sur le Jeu de Bataille de la Terre du Milieu

Introduction

Le week-end du 14-15 octobre se tenait au French Wargame Café (Paris) un tournoi un peu particulier : le tournoi de qualification par équipe pour le WTC (et la Nations Cup). Les 24 qualifiés de la phase individuelle sont répartis en 6 équipes pour une compétition au format WTC. Je ne reviendrai pas trop sur les listes (présentées longuement dans une série de vidéos par Gorbag et Carpu), ni sur le système d’appariement qui est utilisé dans la compétition, Amandil l’a déjà expliqué dans d’autres articles. Sachez tout de même que sur les 6 équipes, il n’y en aura que 4 de qualifiées en partant du principe qu’on a 3 équipes au WTC et une à la Nations Cup.

Moi j’arrive là dans l’équipe “Sur un Malentendu”. J’ai fait mon premier tournoi il y a maintenant un an et demi et j’ai accroché in extremis la qualification dans le top 24, alors je suis déjà contente de pouvoir participer à cet évènement unique dédié au jeu compétitif français. Je n’attends donc rien de particulier, surtout que je n’ai pas eu le temps de me préparer autant qu’il aurait fallu. L’objectif est de ne pas démériter !

Notre équipe est constituée par nécessité : nous sommes les derniers joueurs sans équipiers de cette phase et finissons donc tous les quatre ensemble. Il y a avec moi Dolrudir, Arag (aka Théo, que l’on retrouve fréquemment dans les commentaires par ici) et notre capitaine, Glorfindel. Ils jouent respectivement les 5 armées (Dain, Legolas, capitaine de Lacville), Gobelinville (avec l’Ombre Persistante en alliance) et une soupe Hobbit/Lothlorien/Gwaïhir qui a fait couler un peu d’encre avant le début de la compétition. Nous avions à la base prévu cette liste comme étant la “fake” (il fallait rendre 5 listes et en amener 4 le jour J), mais finalement nous avons estimé qu’elle répondait mieux aux menaces de tir présentes chez nos adversaires et nous l’avons donc prise, écartant une liste Mordor-Spider Queen à son profit. 

J’aligne pour ma part la Légion Légendaire de l’Empereur Dragon. Par rapport à ma composition d’Anse, j’ai intégré le capitaine pour la Marche (à la différence de Manadar par exemple) afin d’accentuer l’hypermobilité de la liste : les rosters d’équipe ont vocation à être plus polarisés que les versions polyvalentes que l’on joue en solo. Je conserve cependant Rutabi et Brorgir que d’autres variantes des Orientaux du tournoi ont choisi de dégager (Armando, Hugzzzy). Ils constituent à mes yeux des menaces plus solides et tangibles que les capitaines et chevaliers dragons (ces derniers étant bien vulnérables à la magie). Cependant, cela reste un investissement qui coûte en nombre (et en qualité de troupes, je n’ai que deux adeptes…), mais avoir un second héros C6 et un mage est utile pour pouvoir calmer les héros montés C6+ qui peuvent menacer ma phalange. Accessoirement, je dois avouer que c’est plus fun à jouer, même si sur ce tournoi hypercompétitif ce n’est pas un argument valable pour trancher.

Maintenant, ils n’ont plus qu’à me montrer qu’ils valent le coup ! 

J’en profite aussi pour préciser que tous les décors que vous verrez sur les photos sont des décors fédéraux standardisés, gros chantier de la fédération cette année qui a été financé par les cotisations et rendu possible grâce au travail des bénévoles. 

Partie 1 : Combat des Champions vs les Suzerains (Amàndil Eremanth)

Je commence mon tournoi par un no-name de la communauté… que, mine de rien, je n’avais encore joué que sur des parties amicales. C’est donc une belle première qui s’annonce ici.

En termes d’appariement, Amàndil et Dolrudir ont été envoyés en 1, ce qui signifie qu’ils ont eu le choix de leurs adversaires. Amàndil m’a choisie plutôt que Gobelinville (quelle surprise), Dolrudir a choisi les Cavaliers Noirs en partant du principe qu’il serait le plus à même de les gêner (et il y parviendra en arrachant l’égalité !). Pour en revenir à notre match, Amàndil joue une liste Halls de Thranduil-Lacville, avec les trois héros elfes et pas mal d’oreilles pointues, pour un total d’une quarantaine de figurines. Le matchup n’est pas dingue pour moi : les elfes de la Forêt Noire font partie des seuls capables de tenir tête à ma phalange, grâce à leur C5 lame elfique et à leur +1 pour blesser. Il a en plus des gardes du palais (qui peuvent passer C6 quand ils sont près de Thranduil) et ses trois héros qui lui assurent une valeur de combat très élevée, supérieure à celle de mes troupes et suffisante pour forcer des Frappes sur mes héros s’ils veulent gagner leurs combats. Et bien entendu, Thranduil est un adversaire redoutable sur ce scénario, heureusement qu’il n’a pas sa couronne faute de budget !

Amàndil remporte le jet de déplacement et positionne Thranduil en lui laissant deux couloirs de sortie, pour pouvoir esquiver toute menace que je lui mettrais en face. Mon Empereur est directement posé en face de la ligne, prêt à aller taper, puis je place Rutabi dans le même secteur que Thranduil, dans le pire des cas elle pourra lui copier un combat héroïque. Je m’attendais à ce qu’il envoie Tauriel pour ralentir l’Empereur avec des Frappes, mais il choisit de la placer sur l’aile gauche pour meuler mes troupes. Ma foi, je prends. 

Placer mes deux adeptes côte à côte n’était sans doute pas l’idée du siècle d’ailleurs. Je perds la main neutre du premier élan et Thranduil va les cliquer sans merci, attiré par cette def 4 si facile à tuer. La Sentinelle elfe fait tester Brorgir (non sans devoir se déplacer pour le voir, c’est fou comme le palanquin obstrue bien !) qui réussit d’un double 6, conscient que son heure approche. En effet, il est mon meilleur outil pour gérer le général ennemi ! 

Trois dés pour une secousse sismique directe sur Thranduil, je fais 5 : je paye un point de Puissance. Le roi des elfes résiste avec deux points de Volonté et n’obtient que 4, il sacrifie donc deux points de Puissance pour ne pas finir par terre et pouvoir se battre ce tour-ci. Legolas décide de venger son paternel et tire sur Brorgir avec le tir mortel… c’est sans compter son strabisme congénital qui lui fait faire 1. 

Les combats s’engagent. L’Empereur est contre un elfe avec un garde du palais en soutien, Thranduil de son côté déclare un combat héroïque contre mes acolytes soutenus. Il a cinq dés, son soutien, sa bannière, et… ne fait pas 6, se prend un coup de hache des ninjas orientaux. Rutabi a bien sûr copié le combat, le perd aussi (fichu garde du palais), mais a la décence de ne pas se faire blesser.

Une belle correction et un début de partie catastrophique pour les Elfes puisque leur général n’a (déjà !) plus de points de puissance et mon Empereur mène humblement au compteur de kills avec 1-0 !

Le second tour me voit à nouveau avoir l’initiative et Amàndil la main neutre de l’élan (Empereur vs Capitaine de Lacville). Très intelligemment, mon adversaire amène Legolas en charge dans le combat de Thranduil. Après tout, le prince ne sert à rien au tir, mais surtout il peut remplir un double rôle : apporter sa Puissance pour faire le combat héroïque (son vieux père n’est plus en mesure de se déplacer seul vous comprenez) et sa Volonté pour protéger le combat de la prochaine secousse qui arrive très bientôt. En effet, si je vise Thranduil, Legolas est affecté car il est dans le combat et il peut donc résister. 

Nul besoin de s’inquiéter de Brorgir cependant, il fait 4 à son test par la Sentinelle et se casse dans l’autre sens car payer 1V 1P ou 2V c’est beaucoup trop cher. 

Suite à son combat héroïque assisté, Thranduil fait son premier kill et se reporte contre un gars qui shield et… malheur, il ne fait encore que 5 et moi 6, se ridiculisant donc pour la seconde fois en trois combats. L’Empereur, lui, n’arrive pas à tuer, tandis que Tauriel doit faire 3 max contre mes piquiers Orientaux sur le flanc gauche. Brillant ! Legolas a démonté pour aller se battre plus efficacement après le combat héroïque, ce qui ne me pose pas de souci. 

Le troisième tour donne encore la main neutre à Amandil, il lui faut bien ça pour se maintenir à flot avec son général qui se roule par terre. Brorgir rate encore son test mais cette fois je paye son dernier point de puissance. Comme Legolas et Thranduil se sont regroupés une seconde fois, je lance une secousse sismique qui touche ce combat plus la bannière derrière : j’ai même le 6 naturel en deux dés qui m’assure de pouvoir lancer un ultime sort. Legolas résiste mais au prix de son dernier point de Puissance : plus de combat héroïque ou d’élan dans cette zone, merci Brorgir !

L’Empereur et Thranduil tuent tous les deux leur adversaire, se maintenant sur un statut quo de 2 kills chacun. Pas de démo en vue, les combats se poursuivent. 

Tour 4, la main neutre est enfin à moi ! J’ai un élan de Rutabi à droite et un de mon captaine à gauche, je commence par celui du capitaine pour annuler celui de Tauriel. Rutabi et ses soldats arrivent à engager tout le monde de sorte que Thranduil, un peu coincé derrière ses lignes, ne peut pas de trouver d’aversaire.

Amàndil, à ce stade, décide donc de tenter « la dinguerie » : il lance son général sur l’Empereur qui avait tranquillement chargé deux ennemis. Brorgir se fait balader par la Sentinelle et n’aura pas l’occasion de lancer de colère des lames, mais tant pis ! L’Empereur n’a pas besoin de tels artifices. Il Frappe face au roi elfe sans Puissance, fait deux (le moindre effort) et obtient le 6 avec ses relances, remporte le combat et porte ses frappes sur les deux péons, les tuant tous les deux. J’envoie alors les six attaques du Palanquin sur Thranduil, pour faire… deux au mieux. Bon, passons. 

Le temps passe vite quand on s’amuse et nous voici au dernier tour. J’ai la main neutre de l’élan avec Rutabi et il me faut charger Thranduil pour l’empêcher de faire des kills. Un piquier hors élan m’empêche de manœuvrer l’Empereur et je n’ai pas le choix : je dois charger le roi elfe avec. Ma condition de victoire est que l’Empereur ne meure pas de la main de Thranduil : je mène 4-2 aux kills ce qui est un 5-0 aux points de victoire, mais si Thranduil tue l’Empereur, il réduit mon avance (faisant passer mon score à 3) et obtient les points de la mort du général ce qui solde la partie par une égalité. Il rajoute Tauriel dans le combat, ce qui fait donc Tauriel, Thranduil et deux ou trois péons. 

Pendant ce temps, nos phalanges s’entretuent dans la bonne humeur mais nous échappons de peu à la démo, l’un comme l’autre.

Comme mon objectif est surtout de ne pas mourir, je décide de jouer la Défense plutôt que la Frappe, ce qui me semble plus safe (après, une Frappe à 2+ et 5 dés pour faire 6, ça se discute, ça pouvait marcher aussi). Thranduil gagne le combat et Amàndil commence logiquement par les attaques de ses alliés. Deux 6 passent sur les attaques des péons et de Tauriel, ayant déjà perdu un pv sur un combat perdu précédemment, je ne suis qu’à 2pv 3destins. Je n’ai plus le détail des dés mais Thranduil fait encore deux six (on en est à 4 en 9 ou 10 dés !) et abat l’Empereur, signant ainsi d’une égalité cette partie si serrée.

Bilan de la partie : égalité 3-3 (il tue mon général avec le sien mais j’ai davantage de kills), qui n’est vraiment pas passé loin d’être une victoire mineure 5-0 pour moi ! En tout cas c’est une partie mémorable que nous avons beaucoup appréciée l’un comme l’autre, pleine de rebondissements et avec des jets de dés certes improbables mais malgré tout équilibrés (Thranduil se craque honteusement mais il a les mains neutres des élans et réussit à tuer l’Empereur). Mes coéquipiers signent une égalité, une victoire mineure et une défaite majeure, donc si l’Empereur avait survécu, on remportait la ronde face à la redoutable équipe des Suzerains qui, spoiler alert, gagnera le tournoi. De quoi être fiers de nous, parce qu’on était parmi les équipes les moins menaçantes de la compétition sur le papier !

Partie 2 : Extraction vs France 1 (Bendrums)

Pour cette seconde ronde, on m’envoie en liste 1 et j’ai donc le choix entre affronter le Gobelinville de Bendrums ou la liste Elendil de Masterpine. Ma liste est certainement la mieux armée pour tenir tête à Gobelinville et c’est donc contre qu’on choisit de m’apparier, Dolrudir héritera d’Elendil. En face, ils ont mis leur liste Guetteur en 1 et ont choisi notre liste Hobbit-Elfes pour jouer contre, ce qui laisse enfin notre Gobelinville contre les Rangers de l’Ithilien.

Mais revenons à ce qui nous intéresse. Le plan de jeu logique serait de foncer sur les gobs pour les démoraliser en deux deux, malheureusement ce n’est pas si simple : Bendrums a le Scribe, un détachement de Wargs des Ombres, l’Ombre Persistante et une troupe de mercenaires gobelins. C’est donc un sacré paquet de monde pour aller menacer ma relique, et je ne peux pas me passer de trop de troupes pour monter au combat sinon je m’expose moi-même à la démo. Malheureusement, c’est à mon avis trop de monde pour que je me permette de jouer l’offensive, et je me roule donc en boule sur ma relique.

L’Ombre Persistante et ses Wargs viennent, ainsi que les mercenaires, par une maison sur le côté (il rate leur test T4 et je choisis de les lui faire rentrer pour savoir où ils seront), tandis que le scribe spamme ses tests de Bravoure pour faire entrer du gob sur la table. Il faut environ une heure de jeu pour que le Nazgûl soit finalement abattu, après un long moment à sautiller dans ma phalange en agressant des guerriers ou l’Empereur lui-même, puis le calme revient. 

Grand moment d’action de la partie : trois Orientaux retiennent héroïquement un dangereux Warg avant qu’il ne s’approche à moins de 12 pouces de la relique défendue par leurs 40 collègues.

La partie n’a rien de bien passionnant. Après trente gobelins amenés par le scribe, au tour 20, le Roi Gobelin amorce un timide mouvement vers l’avant et je comprends qu’il espère jeter ses sbires sur l’Empereur pour tenter le pv du général. J’avance donc mes propres troupes en contre-attaque, menaçant le souverain plein de verrues des dagues de jet de mes adeptes. Brorgir sera aussi de la partie et tentera deux secousses directes sur lui, aidé par mon capitaine qui lui offrira une marche puis un élan pour favoriser ses plans. Hélas, la première secousse échoue à blesser et le Roi met donc sa puissance pour réussir le destin sur la seconde et s’éviter une défaite. 

Bref, une game rapide à relater dans mon rapport.

Bilan de la partie  : égalité 0-0, une trentaine de tours joués et autant de gobelins entrés sur la table avec le Scribe…

Partie 3 : Attaque de Campement vs Les Poneys Fringants (Coco Painting)

Troisièmes appariements : les Poneys mettent leurs Orientaux en 1 (nos 2/3 : Orientaux Gobville) nous on envoie Dolrudir (Angmar ou Gobville en face). Ils choisissent d’opposer leurs Orientaux à notre Gobelinville pour les passer à la moulinette magique, quant à moi j’écope de la fameuse liste Avengers, que son propriétaire qualifie de conseil blanc monté. Outre 20 guerriers de MT qui feront les pom-pom dans le camp de Coco toute la partie, sa liste comporte Aragorn Elessar, Theodred, Hurin, Haleth (qui donne la C7 à Aragorn et la C6 à Theodred à pied) et Gwaïhir, rien que ça… 

Inutile de dire que ce gameplay un peu particulier ne ressemble pas à ce que j’ai déjà affronté par le passé. Coco laisse toute sa phalange, trop vulnérable, à l’arrière et ne vient qu’avec ses héros. Je suis prudemment aux abords de mon camp, l’Empereur et Brorgir installés dans une zone forestière pour ne pas risquer de se prendre un héros en charge, et j’attends de voir comment l’affrontement va se passer. Bien évidemment, mon adversaire attend un tour où il n’a pas l’initiative pour venir charger : il me tuera dix figurines dès le premier tour de combat, au prix d’une Frappe de Theodred et d’un combat héroïque foireux d’Aragorn qui lui coûtera deux points de Puissance de sa réserve : ça nous sera utile plus tard, promis. (wait, j’ai déjà vu ça quelque part non ?)

Il remporte la main neutre de l’élan du tour qui suit (j’avais fait le mien avec Brorgir) et poursuit ses charges tandis que j’essaie de ramener mes forces dans la bataille. Non chargé car confortablement installé dans sa forêt, Brorgir justifie une nouvelle fois son inclusion dans l’armée : il passe la secousse sismique qui jette Aragorn au sol ! Malgré cette performance, je monte à 16 pertes ce tour-ci, sachant qu’il en faut 23 pour me démoraliser. 

Niveau Puissance, Coco en a encore 1 dans la réserve d’Aragorn, deux sur Hurin et 3 sur Gwaihir, Theodred est à sec. 

Une seconde fois, il a la main neutre et peut poursuivre son massacre. Aragorn déclare un combat qui menace potentiellement l’Empereur, me forçant la Frappe préventive. Rutabi vient Frapper contre Gwaïhir (mais si, ce socle vide sur l’image), que j’ai réussi à encercler. Le volatile prendra plusieurs blessures mais survivra avec un pv, il me semble. Malheureusement, à la fin de ce troisième tour, j’ai pris 24 pertes : la Démoralisation est atteinte et Coco gagne donc 3-0 pour le moment.

Dans cette situation, j’ai un réflexe salvateur : ouvrir mon Compendium pour étudier mes possibilités de comeback. J’avise alors, ô stupeur, que la mort du général rapporte également trois points, ce qui me permettrait de sauver une égalité ! Au quatrième tour de combat, Aragorn utilise son dernier point de Puissance de la réserve, ce qui rend ce projet de plus en plus crédible.

Arrive finalement un moment, peut-être sur une main neutre réussie (pas le temps de noter !), où Rutabi attrape Aragorn par la peau du cou.

Elle est assistée par un cataphractaire en charge qui m’assurera le renversement et donc le combo avec la règle Aucune Pitié de Rutabi, m’offrant 6 dés relançables pour blesser avec elle. Et le miracle se produit : Aragorn fait 4 max au jet de duel, je lui mets trois blessures, il fait 1, 1 et 2 au destin et succombe. 

Ce n’est toutefois pas encore fini : il me reste Hurin. Heureusement celui-ci n’avait pas pu charger et était aux prises avec des piquiers C5 qui ont réussi à lui régler son compte. 

Bilan de la partie : score final 3 pour lui (il m’a démo sans l’être) et 3 pour moi (j’ai tué son général et Hurin). C’est donc bien une égalité, qui n’en a absolument pas l’air quand on regarde les pertes, mais qui a un petit goût de victoire pour moi quand même. La mort d’Aragorn résulte de mauvais jets de dés, mais j’ai su trouver le chemin vers la seule éventualité où je ne perdais pas la partie. Il est capital de toujours garder les yeux sur les points de victoire et de savoir comment on peut en marquer, sans se laisser déborder par une partie qui se passe en apparence très mal. Je transforme ainsi une partie où j’étais supposée me faire écraser en une égalité, ce qui est forcément un avantage pour mon équipe qui a peut-être des matchs plus faciles. Bon, en pratique on a pris deux autres défaites et une égalité sur le match, mais voilà, on a concédé moins de points. Gg à Rutabi quand même !

Partie 4 : Brouillard de Guerre vs les Bandobros (Imrahilovic)

Après une première journée mouvementée (on a tapé deux des trois équipes qui finiront sur le podium quand même !), on attaque le dimanche du tournoi par Brouillard de Guerre, qui ramènera le taux de scénarios intéressants joués à 50% (Attaque de campement et Extraction, merci quoi !). 

On apparie Dolrudir en 1 et moi en 2-3, et ma liste est choisie pour jouer contre le Mordor d’Imrahilovic envoyé en 1 par nos adversaires (statistique inintéressante : j’ai joué contre 100% des Corentin du tournoi). 

C’est la première fois que je joue Imrahilovic mais son Mordor est assez classique, je connais bien. Il a le Roi-sorcier à cheval, Guritz et Gorbag, le tambour orque, un Nazgûl et Kardûsh. Nous avons chacun deux décors ciblables, plutôt au fond de nos camps, je choisis le bâtiment central plutôt que sa forêt. En termes de héros, je protège Brorgir avec ses 5V 2D 2PV, il sera plus difficile à aller chercher à la magie et n’ira pas au combat. Je cible Gorbag car c’est le seul héros ennemi qui ait besoin d’aller au combat pour se rentabiliser. 

Le plan global est assez simple : passer la phalange d’Orques et de Numénoréens par les armes. 

A cette fin je me déploie principalement du côté gauche, en face des décors ennemis que je compte aller chercher par la force. La troupe de Rutabi, hors champ, se place entre les deux bâtiments de mon camp pour les protéger. 

Désireuse de me battre au plus vite, je déclare marche et tambour et avance ma phalange à la moitié de la carte.

Mon capitaine reste le plus en retrait possible mais malheureusement cela n’est pas assez : en face, mon adversaire a fait de même et vient amener son armée juste en face de la mienne. Le Nazgûl à pied envoie un trait des Ténèbres sur mon capitaine, qui y résiste sur un 6 naturel avec son point de Volonté, puis le Roi-Sorcier fait de même, cette fois la blessure est épongée au Destin. 

Devinant sans grande difficulté que mon capitaine va continuer à prendre sa douche magique et qu’Imrahilovic veut sa mort, je tente l’élan le tour suivant. Il le fait seul et part de six pouces en arrière, malheureusement ce n’est pas tout à fait assez pour échapper aux Nazgûl qui l’abattent de deux traits des ténèbres dans le dos. Cela coûte tout de même deux points de Puissance avec le Nazgûl et un autre avec le Roi-Sorcier. Un tel sacrifice suffit à confirmer, si besoin il était, qu’il a tué sa cible et mène donc le score de trois points. J’enclenche la légendaire moulinette orientale : avec une cadence de jeu suffisante je peux mettre son armée en pièces, faire fuir ses héros à la démo et aller prendre le décor sur les ruines fumantes de sa phalange (quoique, j’ai perdu deux piquiers en deux tours sur des boules de feu, qui fume maintenant ?). Pour me faciliter la vie sur le combat de phalange qui s’annonce, je lance une secousse sismique avec 2V et 1P de Brorgir : elle abattrait idéalement la bannière et ses aides… mais bien sûr, je fais 1 pouce sur le dé de distance et ça ne tuera qu’un pauvre lancier orque.  Les pertes infligées seront quand même sévères, 8 soldats du Mordor en un tour. 

Pendant ce temps à droite, Rutabi avance à son rythme : face à elle, la troupe de Gorbag, ce qui me va tout à fait car je me vois déjà ramener la tête du capitaine orque à la maison. Mes cavaliers gravitent paisiblement derrière les maisons, je doute que mon adversaire arrive à les tuer donc il ne marquera maximum qu’un point pour la prise du décor si les choses se passent mal sur le flanc droit.

Au troisième tour, Imrahilovic remporte la main neutre de l’élan et recule ses troupes le plus possible pour m’attirer sur un terrain davantage découvert. Il tente une Contrainte sur l’Empereur, à laquelle je résiste au prix d’1V et 1P : je n’ai pas envie que mon avancée soit freinée et l’Empereur ne vaut pas de points, inutile de l’économiser. Pendant que je m’efforce de rattraper les Orques en fuite, Gorbag passe à l’attaque sur le groupe de Rutabi qui prendra plus de pertes que je ne l’avais estimé. J’estime toutefois que ça reste gérable et surtout, cela met ma cible dans une position périlleuse. Il remporte la main neutre du quatrième tour et heureusement, car sans cela, Rutabi attrapait directement le capitaine orque, ce qui avait de bonnes chances de signer sa perte. Gorbag va donc plutôt se battre contre un seul acolyte soutenu par ses deux piquiers (sans obtenir sa C5 du coup), qui sont aussi à portée de la bannière de l’Empereur. A gauche, Brorgir a utilisé son dernier point de Puissance pour un élan afin d’empêcher Imrahilovic de reculer davantage, et je constate avec plaisir que les mages adverses ne le ciblent pas : ils préfèrent paralyser l’Empereur pour l’empêcher de meuler. 

A droite, comme je l’espérais, Gorbag a eu les yeux plus gros que le ventre. Il doit utiliser un second point de Puissance (après celui de l’Elan) pour arracher la main neutre face à mes guerriers, et la perd. Il encaisse une blessure qu’il choisit de ne pas sauvegarder au destin, un choix qui me laisse un peu perplexe sur le scénario où nous sommes. 

Les deux tours suivants me voient d’abord peiner (zéro pertes en un tour, et Gorbag qui arrive à grignoter mon groupe de droite au point que je commence vraiment à m’inquiéter), puis revenir en force : j’atteins les 16 pertes infligées. Parmi elles, Gorbag, une fois encore contre un acolyte du culte qui l’achève. J’ai donc tué ma cible sans même que Rutabi ait à bouger le petit doigt, ce qui lui permet de tuer des soldats sur le flanc droit et m’aider à en reprendre le contrôle. Nous arrivons au septième tour et elle fait un élan pour verrouiller définitivement ce front.

Au centre, le Roi-Sorcier se décide à intervenir pour essayer d’aider sa phalange. Il arrive en charge à toute allure dans mes piquiers C5, fait une Frappe Héroïque pleine de classe où il lève son épée enflammée au-dessus de sa tête… puis rate son jet de duel, se fait tuer son cheval, fait 1 au test de chute et prend 6 suivi d’un… 1 sur la touche de F3. On est passés à rien du ridicule. 

Rutabi reviendra dans la zone au tour 8 à l’aide d’un combat héroïque, elle ira titiller le Roi-Sorcier sans Puissance. Je rate la démo d’une perte à la fin du tour 8 mais je clique le Roi-Sorcier à 1V le tour suivant, ce qui m’assure donc de marquer ces points-là. Je vois mal comment Imrahilovic pourrait revenir mais je ne relâche pas mes efforts. 

Le dixième et dernier tour voit tomber les tests de Bravoure, mais ses petits héros restent sur le champ de bataille… c’est bien dommage, car le Tambour Orque caché derrière une maison (héros protégé évident) aurait été une perte tragique qui m’aurait assuré la majeure. 

Bilan de la partie : victoire mineure 9-6. J’ai pour moi mon héros protégé, ma cible tuée et la démo ennemie. Lui a son héros protégé et sa cible tuée seulement ; 3 points pour chacune des conditions citées. Je dirais donc que la grosse erreur d’Imrahilovic a été de mettre Gorbag autant en danger : à son expression à la fin de la partie, il ne s’attendait pas du tout à ce qu’il s’agisse de ma cible. Après, c’est le pouvoir de la phalange orientale qui joue.

Partie 5 : Capture et Contrôle vs The Last Borns (Granadamax)

Nous arrivons à la dernière partie de ce long week-end. Elle m’opposera à Granadamax, ce qui annonce une ambiance sympathique. Nous sommes tous deux membres de la nouvelle génération Vassal et d’ailleurs nos équipes sont assez similaires dans le sens où elles sont composées de nouveaux noms de la scène compétitive (Glorfindel excepté). Pour ne rien arranger, nous sommes au coude à coude pour la 4ème place du tournoi. Ce match a donc un sacré enjeu pour définir quelle sera la meilleure team Next Gen… et qui ira au WTC. 

Nous sommes sur Capture et Contrôle, et il joue Gobelinville-Dol Guldur. Autant dire que du Gobelinville vs Orientaux, il y en a eu pléthore pendant tout le week-end ! L’objectif est toujours le même pour les Orientaux : passer la moissonneuse-batteuse dans les rangs des gobelins pour les démoraliser au plus vite. Les Orientaux font partie des meilleures anti-hordes grâce à leur bannière à 12 pouces et leurs troupes D6 qui meurent difficilement (même si Gobelinville peut tailler).

Pas de bol, le manque d’entraînement se fait sentir à ce moment de la compétition. N’ayant pas suffisamment travaillé le matchup, je ne me déploie pas correctement : je choisis de faire un grand mur sur les trois objectifs du centre dans l’idée de meuler le plus de gobelins à la fois. Je place également l’Empereur en première ligne dans le but d’attirer le Roi Gobelin : je le préfère largement en train d’embêter mon général plutôt que d’éclater ma précieuse phalange. Ce second choix est très dangereux car certes, l’Empereur n’a pas beaucoup de valeur sur ce scénario… mais son Palanquin et sa bannière à 12 pouces, si ! 

Premier tour, le Roi Gobelin et Gollum sont bien sur mon général comme prévu. Je fais ma première Défense héroïque et par chance, Granadamax choisit de s’acharner sur mon Empereur plutôt que de s’attaquer à sa monture, ce qui légitime un peu mon choix tactique des plus risqués (pour de vrai, j’ai sous-estimé le danger qui pesait sur le palanquin, avec une Force Héroïque et l’aide de l’Ombre Persistante, le Roi Gobelin aurait pu y faire de sales dégâts). J’ai quand même tenté la secousse sismique pour mettre le combat à terre, en vain. 

La suite du match ne me permettra pas de séparer Gollum et le Roi Gobelin en combat et mon Empereur les tankera donc tout du long, ce qui au quatrième tour de combat finira par le tuer une fois les Défenses épuisées (elles auront pourtant été super rentables puisque Max ne fera quasiment pas un six dans tous les dés jetés pendant les trois tours). 

Pendant ce temps sur le reste du champ de bataille, je me fais bloquer trop de gars et je ne remporte aucun jet d’Initiative : c’est donc Max qui choisit les combats et m’empêche de me débloquer. La situation se termine en double démo mais c’est déjà trop tard : l’Empereur est mort et les gobelins submergent les objectifs, les mercenaires arrivent par l’arrière pour prendre celui de mon camp. Le Roi Gobelin me fera la grâce de fuir à la démo mais le reste de l’armée tiendra suffisamment bien pour conserver tous les objectifs (malgré un effort incroyable de Rutabi qui a failli en reprendre un). 

La mascotte de Granadamax, un cadeau d'Haltha

Bilan de la partie : défaite majeure 12-2. Max a les 5 objectifs (2 pts par objectif), et nos deux généraux sont morts (1 point par joueur) ainsi que nos armées démoralisées (1 point par joueur). Oublier de frapper le Palanquin ne lui aura donc pas été fatal, mais de mon côté, il aurait fallu que je me déploie bien plus en boule pour éviter de me faire grignoter sur les bords, et que je nettoie les gobelins par vagues plutôt que d’essayer d’affronter toute l’armée à la fois. Il aurait ainsi été possible de récupérer les objectifs une fois ces petites horreurs démoralisées. Ce résultat aurait pu être évité avec davantage d’entraînement de ma part, c’est dommage de finir le tournoi là-dessus. Encore plus dommage, nous finissons 5èmes juste derrière les Last Borns à quelques points près et ratons donc la qualification ! 

Conclusion

Malgré cette dernière partie décevante en termes de niveau de jeu, je suis contente de mon tournoi. J’ai eu le sentiment de faire ce qu’il fallait pendant le tournoi et par rapport à l’objectif initial (ne pas démériter), je pense qu’il est atteint. En tant qu’équipe, nous avons donné du fil à retordre aux Suzerains et aux Bandobros qui finiront premiers et deuxièmes, et globalement nous n’avons pas fait tâche dans ce tournoi qui mêlait tous les grands tournoyeurs MESBG français. C’est super d’avoir pu jouer à un tel niveau, n’affronter que des gros joueurs à chaque ronde pousse à donner le meilleur de soi. L’ambiance était également très sympathique de mon point de vue et on avait un bon esprit d’équipe malgré les circonstances un peu anarchiques de la constitution de celle-ci. On arrivait à se remotiver entre les matchs quand ça se passait moins bien et au final, même cette qualif ratée d’un rien n’est pas si grave parce qu’on a tous fait des erreurs et personne n’a à en porter la responsabilité seul. 

Concernant le bilan “chiffré” du week-end, je fais trois égalités, une défaite majeure et une victoire mineure. Sur le papier c’est à peu près neutre et donc pas mal vu le niveau global. Même si j’ai une armée très forte, je me satisfais de ce résultat. Par contre, je vois bien qu’il y a de la marge d’amélioration : sur le tournoi, la plupart des joueurs Orientaux ont marqué 23/24 pts (Armando, Hugzzzy et Manadar), ce qui est très loin des 11 que je ramène. Il y a donc une différence notable entre “jouer la liste sans faire d’erreur et donner des points” et “jouer la liste au maximum de ses capacités et ramener les points”. Et ça, j’imagine que ça viendra avec l’expérience de jeu et l’assurance en partie, donc il n’y a plus qu’à continuer à pratiquer d’ici l’année prochaine !

Pour ma liste, enfin, je n’en suis pas nécessairement mécontente mais elle est moins nombreuse que celles maniées par les trois joueurs que je citais plus tôt ; le nombre, ça aide à passer des gobelins au broyeur. Ceci étant, Rutabi et Brorgir ont réellement été utiles au cours du tournoi. J’imagine qu’il est nécessaire de rappeler qu’à ce niveau, il n’y a que des bonnes listes, mais certaines sont plus adaptées que d’autres à certains usages. Ma liste se défend mieux contre les héros ennemis grâce aux miens (Maître stratège C6 et un magicien), mais cela se fait au détriment de sa puissance en phalange

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7 commentaires sur “Qualif WTC 2024 – Tournoi par équipes 10/2023”

  1. Avatar

    Merci pour cet article, fort intéressant ! Dommage d’être passé aussi près de la qualification, mais vous n’avez vraiment pas démérité effectivement, bravo à vous ! 😇

  2. Avatar

    Un aussi gros tournoi demande un très bon article, et c’est chose faite ! Très content d’avoir fait parti de l’équipe, c’était pas loin ! Peut être l’année prochaine !

  3. Avatar

    Je découvre ce blog et tous vos articles sont de super qualité.
    J’y apprends énormément de choses, c’est très agréable à lire.
    Bravo à tous

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