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Les Pièces Avancent

Articles et Tactica sur le Jeu de Bataille de la Terre du Milieu

ETC Cork 2022 : Histoire d'un Aller et Retour

ETC Cork 2022

Invité in extremis à participer à l’ETC 2022 au sein de l’équipe galloise, j’ai pu voir s’affronter les plus compétitifs des joueurs européens. Comme d’habitude, je vous fais un retour complet de mon expérience, de la création de la liste au bilan final du tournoi.

Un voyage inattendu

L’Irlande est exactement comme on l’imagine : un genre de Bretagne version britannique – la Bretagne telle qu’elle aurait dû être, dirait Gandalf.

Il n’était pas prévu du tout que je sois du voyage pour l’ETC (European Team Championships) 2022. Les équipes de France étaient composées depuis longtemps, et les quelques désistements avaient été arrangés par un petit tournoi parisien (surnommé le Super 8) auquel j’avais terminé 4ème. Mais une absence de dernière minute dans l’équipe des Pays de Galles, brillamment négociée par Gorbag, m’a permis d’obtenir le précieux sésame pour un voyage en Irlande !

Bien sûr, cette arrivée tardive avait quelques défauts : l’équipe avait déjà rendu ses listes, réfléchies sans moi, et je ne connaissais pas les joueurs ni leur niveau. Compliqué dans ces conditions de mettre en place des stratégies poussées pour les appariements (je reviendrai plus tard sur l’aspect décisif de cette partie du jeu dans ce championnat par équipes) ! C’est ainsi que j’ai composé ma liste, dans un esprit de découverte de l’évènement plutôt que de compétition.

Je vous renvoie, pour la composition de la liste, à mon article sur le tournoi d’Anse lors duquel j’ai justement joué cette liste. J’y explique longuement mes choix après l’introduction ! Mais avant de vous détailler mes parties et les résultats, vous devez comprendre comment fonctionne ce championnat par équipes.

Le principe de l'ETC

L’idée de base est simple. Les équipes sont composées de 4 joueurs, dont 1 capitaine, qui réalise les appariements avec le capitaine adverse selon la méthode ci-contre.

Pour résumer très grossièrement, une équipe qui se veut compétitive à ce genre d’évènement doit jouer 2 listes spécialisées (appariées en 1 et en 4) et 2 listes bloquantes (appariées en 2 et 3). Ainsi, par exemple, l’équipe Polonaise gagnante jouait 2 listes spécialisées (une alliance Fondcombe/Lacville et une alliance Isengard/Mordor) et deux listes bloquantes (2 Légions Légendaires de l’Assaut du Gouffre). Idem pour la World Team de Shâka et Daïkyu (Angmar & Mordor en spécialistes – LL Assaut & Gobelinville en bloquantes) qui a fini à la seconde place, etc.

L’idée n’est pas de vous assommer sous les conseils tactiques poussés à ce sujet (je n’ai d’ailleurs pas de légitimité particulière pour le faire !) mais de vous faire comprendre qu’un tel format crée tout un écosystème bien particulier et donc, aussi, une méta très particulière.

Ainsi, sur les 12 listes du podium final par équipe, 5 sont des listes Légion Légendaire de l’Assaut du Gouffre. Une apparente domination, que l’on avait anticipée avec Shakâ dans son article de stats sur le tournoi d’Anse, mais qui est largement due au format particulier de l’ETC, et qui n’est pas spécialement synonyme de hautes performances individuelles pour les joueurs qui les jouaient (puisque c’étaient des listes bloquantes).

Pour le reste, le cadre était on ne peut plus agréable : de grandes tables avec de l’espace pour se déplacer, poser son matos, et tout. A regretter tout de même quelques tables bien pauvres en décors (très loin des recommandations officielles de 33%), un arbitrage moyen (j’y reviendrai) et un sacré brouhaha permanent vu le nombre de joueurs dans la même salle.

Mes parties

Bien entendu, j’étais loin d’être aussi au fait des stratégies à mener à ce genre d’évènement en arrivant le samedi matin, puisque je venais en mode découverte et que de toute façon, je n’étais pas le capitaine de mon équipe. Mon objectif pour la première journée était donc de découvrir mon équipe (eh oui !), et de laisser ces histoires d’appariements à mon capitaine plus expérimenté. Mes 3 compères jouaient du Mordor (oui oui, les 3 !) : 2 d’entre eux avec double mage, et le dernier avec la LL Gothmog. Trois listes au final assez similaires et populeuses.

Pour ma part, ma liste Minas Tirith avec Gandalf le Gris et Gwaihir, avec 34 figurines, rentrait sans aucun doute possible dans la catégorie liste spécialisée (d’ailleurs vous pouvez retrouver toutes les listes du tournoi ici). En théorie, j’aurais donc du être systématiquement apparié en 1 ou en 4, mais ces considérations ne m’ont pas spécialement intéressé le premier jour (jour de poule, précédant une journée en ronde suisse le lendemain).

Partie 1 : Combat des Champions contre Imrahilovic

Le premier adversaire sur notre route, en poule, était l’équipe de France 3 menée par Gorbag (qui a d’ailleurs écrit un article sur son parcours). J’espérais bien tomber contre Romain, un partenaire de jeu sur Vassal que j’apprécie mais contre lequel je n’ai jamais disputé de partie en physique. Mais le scénario tombe : Combat des Champions, et nos capitaines en décident autrement. Je me retrouve sacrifié en 2/3 et je me tape une liste particulièrement efficace sur ce scénario et contre moi en prime, celle de Corentin Imrahilovic.

Corentin alignait un Roi-Sorcier sur OA, une Reine des Araignées, un Nazgûl à pied et Guritz, le tout accompagné d’une ligne Mordor classique Numénoréens Noirs / Orques du Morannon pour un total de 42 figurines. Un cauchemar sur le papier pour ma liste, d’autant qu’il s’agit de faire un duel de kills de généraux…

Afin d’éviter les débordements et autres Projetés de l’espace, je me cale entre deux décors / terrains difficiles, alors que Corentin coupe son armée en deux. Mon objectif est simple : jouer aussi défensivement que possible avec les guerriers, et bloquer le Roi-Sorcier adverse avec mes Héros et notamment Gwaihir si possible. Je suis donc assez content de mon déploiement.

Au premier tour, j’ai l’initiative, que mon adversaire ne conteste pas afin de pouvoir jouer en réaction. J’ai immédiatement deux possibilités pour mettre en oeuvre mon plan : soit je fais une Injonction sur un Pisteur derrière son Roi-Sorcier et j’envoie directement Gwaihir dessus (au risque de me prendre la Chauve-Souris adverse, Bravoure 2, et de perdre Gwaihir T1), soit je fais une Injonction sur sa Chauve-Souris et j’envoie Gwaihir bloquer la Reine des Araignées.

Je choisis finalement la seconde option, bien moins risquée, mais qui m’empêche de gérer le Roi-Sorcier adverse. Je charge ensuite un Orque avec Gandalf et Irolas, j’envoie également Hurin à la charge sur le flanc est, et je laisse toute ma phalange en place sans la faire charger (je n’ai que Bravoure 2 sur ma ligne à cause des Nazgûl).
 
Après une double tentative infructueuse pour immobiliser Gwaihir, Imrahilovic envoie directement le Roi-Sorcier derrière ma ligne charger Beregond. Les combats s’engagent : Irolas, Hurin et le Roi-Sorcier déclarent un Combat Héroïque, et la Reine des Araignées une judicieuse Défense Héroïque. Je fais mon kill avec Gandalf, et pour me prémunir d’un évident Projeté adverse suivi d’une charge potentiellement dévastatrice sur Gandalf, je démonte ce dernier afin de me mettre hors de portée de charge. Le Roi-Sorcier tue Beregond et recharge deux Rangers (qui mourront aussi). Hurin, pour sa part, tue son adversaire puis va tuer la Chauve-Souris adverse, une belle opération ! Quant à la Reine des Araignées, elle subit une blessure de Gwaihir.
 
 
Le bilan du tour n’est pas si mauvais, même si la perte du cheval de Gandalf est assez pénible pour la suite (il n’a qu’une Attaque, c’est difficile de blesser sans monture).
 
Cependant, j’ai tué la Chauve-Souris, et surtout, le Roi-Sorcier adverse est derrière mes lignes, à portée de charge de Gwaihir…
 
Malheureusement, l’initiative et la main neutre de l’élan vont au Mal et mes chances de victoire dégringolent.
 
Heureusement, ma phalange tient bon, mais le Roi-Sorcier est libre de ses mouvements et ne craque pas ses dés. Je tente un Impact direct avec Gandalf, mais il est résisté, et les kills s’enchaînent tandis que Gwaihir et Hurin sont tenus loin de l’action à l’est par la Reine.
Les tours s’enchaînent et se ressemblent : je perds également les deux mains neutres des élans des deux tours suivants, achevant mes chances de rendre ce match-up de base très compliqué un peu plus équilibré.
 
Le Roi-Sorcier enchaîne les kills gratuits (il finit à 8), et sans pouvoir rien faire, malgré ma bonne position de départ, je termine démoralisé tandis que Gwaihir est paralysé en boucle. Pour l’honneur, je termine avec un Impact Magique direct sur le Roi-Sorcier qui finit la partie couché dans les gravats, mais le mal est fait : une lourde défaite majeure 0-9.
 
Mauvais scénario, mauvaise liste en face, adversaire talentueux, et en prime pas de chance, ça faisait hélas bien trop pour pouvoir espérer un autre résultat dans cette partie au demeurant très sympathique.

Partie 2 : Relique des Âges Passés contre James

La suite de la journée promettait d’être compliquée puisque le second scénario à tomber était le pénible et fameux Heirloom (6 reliques disposées un peu partout, une seule est la bonne).

Un scénario en maelström, rendu encore plus aléatoire par le principe des reliques à déterrer. Une nouvelle fois apparié en 2/3, je tombe contre le capitaine écossais James qui aligne une composition originale mais terrifiante : une alliance de Chasseurs et de Légion d’Azog avec Azog sur Warg, Fimbul, Yazneg, Narzug et un Capitaine des Mercenaires Gobelins. 42 figurines dont une grande majorité Force 4 avec 2 Attaques, de nombreuses menaces, et une très grande mobilité grâce aux Mercenaires Gobelins.

Je prie très fort pour me déployer en second… Mais bien entendu je gagne le premier jet et dois me déployer en premier, chose désastreuse en générale et catastrophique dans ce cas particulier. En prime mes jets de sortie ne sont pas terribles et je me retrouve dans un angle, sans Gwaihir qui a fait un 1 et un seul point de puissance restant sur Hurin.

Mon adversaire ne rate pas un seul 4+ et déploie toute son armée dans mon dos, avant de tirer et de tuer le cheval de Gandalf. Superbe… A partir de là, j’ai une seule stratégie pour espérer ne pas prendre une déculottée : faire sortir Gwaihir à l’autre bout du terrain et attraper la relique avec lui, avec de la chance, et survivre.

J’obtiens la main neutre de l’élan au tour 2, ce qui m’évite de me faire totalement annihiler directement, et j’envoie Beregond déterrer l’objectif le plus proche des adversaires en espérant que ce ne soit pas la relique… Et je fais un 6. Terrible.

Je suis obligé de rester me battre sur place ! Mais ma phalange est éparpillée à cause du maelström, et je ne peux pas resserrer les rangs. Je sors Gwaihir et espère qu’il me permettra de gagner du temps dans les combats en retardant notamment les héros adverses.

 

Mais avec 4 dés contre 2 à chaque combat de guerriers, et du 5+ pour blesser, c’est une boucherie, sans même parler des Héros. Je perds 12 figurines au premier tour de combat, et je rapatrie les débris de mon armée autour de Beregond derrière une maison, envoyant Gwaihir au sacrifice pour gagner du temps…

Mais cela ne fonctionne pas. Malgré une Défense Héroïque, mon adversaire fait cinq 6 naturels sur douze dés pour blesser et one-shot le volatile qui manque ses Destins.

Mes options et mon nombre sont drastiquement réduits et c’est tôt, bien trop tôt dans la partie. Les derniers défenseurs du Gondor se retrouvent coincés derrière la maison, et assaillis de deux côtés par les Chasseurs Orques.

 

La partie se termine rapidement. Débordé de tous les côtés et même par les toits, les rares survivants se font tout à tour exécuter par les impitoyables Chasseurs. Irolas ne tient pas longtemps, puis Gandalf, dernier des protecteurs de Beregond qui tient la relique, meurt à son tour, avant que la relique ne soit récupérée sur son corps chaud par un chasseur.
 
Je suis réduit à 25%, mon général est mort, mon adversaire tient la relique : c’est une très lourde défaite majeure, 0-12.

Les Défenseurs du Gondor n’ont strictement rien pu faire pour endiguer la marée d’orques.

Partie 3 : Capture & Contrôle contre Ed Ball

Pour la 3ème et ultime partie de la journée, nous affrontons l’équipe d’Angleterre 1 – double championne en titre de l’ETC, rien que ça, avec des pointures bien connues et notamment leur capitaine, Jay Clare, développeur du jeu chez Games Workshop.
 
Autant vous dire que nos chances de gagner sont faibles, d’autant que l’équipe d’Angleterre est revancharde après une défaite contre l’équipe de France 3 de Gorbag.
 
Je me retrouve face à Ed Ball, un joueur reconnu, qui aligne la fameuse Légion Légendaire des Cavaliers Noirs. Une véritable horreur à affronter, même si le scénario peut me laisser un peu d’espoir.
 
Il n’en sera rien, non pas à cause de la malchance ni d’un mauvais match-up, ni d’erreur en partie, mais parce que je découvre très rapidement que je suis tombé en face du pire joueur possible.
Je pourrais vous raconter mon déploiement ou certaines actions de la partie mais ça n’a pas d’intérêt.
 
Globalement, je me suis déployé directement sur les objectifs, car je sais que face à une telle armée, je n’aurai aucune décision à prendre et quasi aucun mouvement à faire de la partie. Mais ce n’est pas le point important.
 
Ed Ball s’est comporté de la pire manière possible. Son armée était composée de figurines quasi identiques, et il jouait sur la ressemblance pour gruger des points de puissance et de volonté, inventait des règles, appelait l’arbitre toutes les 2 minutes… Lequel, malheureusement pour lui, a fini par devoir rester à notre table pour regarder la game. Un spectacle affligeant. Il m’est déjà arrivé de croiser des mauvais joueurs en partie, mais là, le spectacle était ridicule.

Ed s’est montré d’une mauvaise foi spectaculaire, alors qu’il n’en avait absolument pas besoin pour gagner au vu du déroulé de la partie. Il contestait des points de règles évidents pour toute personne qui joue en compétitif, comme la possibilité de faire de la place avec un lancier quand on peut reculer ailleurs, ou la possibilité de faire un Impact sur un combat comportant une figurine du Bien, j’en passe et des meilleures… Un joueur lambda peut ne pas connaître ces règles, mais Ed est (était pour ce qui me concerne) considéré comme une référence pour trancher sur les règles au niveau de la GBHL et connaît parfaitement tous ces points de jeu…

Alors, faut-il en conclure qu’en fait, il n’a pas du tout le niveau qu’on lui prête en France ? Ou bien juste qu’il n’a absolument aucun respect pour le jeu et pour ses adversaires ? Sans doute un peu des deux, en tout cas ce match a clairement été pour moi la grosse déception du week-end. Au bout d’une heure de foire d’empoigne (pas de chance pour Ed, il était tombé contre quelqu’un qui connaît aussi bien les règles), avec des arbitres débordés et qui connaissent, eux, par contre, mal le jeu et les FaQ, et les tricheries éhontées de mon adversaire concernant ses points, je jette l’éponge : je ne suis clairement pas venu en Irlande pour ça. Mon armée est démoralisée (moins que moi cependant), il a cliqué les objectifs et lance le dé pour que la partie s’arrête : pour mon plus grand bonheur, il fait un 2 et nous en restons là.

Jay Clare, qui jouait juste a côté, et qui a grossièrement compris ce qui s’était passé, vient carrément me voir pour s’excuser à la fin de sa propre partie. Que dire de plus ? Tolérer ce genre de comportement dans des tournois, peu importe le niveau, est une véritable plaie sur le jeu et j’espère bien qu’en France, nous n’aurons jamais à faire face à un tel niveau de suffisance, de mépris et de mauvaise foi.

La journée se termine donc sur une note extrêmement négative, et je suis bien content à ce moment d’être venu en Irlande pour autre chose que le tournoi (puisque j’y suis en vacances pour 10 jours). Au niveau comptable, mon équipe a quasiment tout perdu et moi aussi, même si c’est beaucoup moins important que l’état d’esprit et l’ambiance à mes yeux, et j’estime que les appariements y sont pour beaucoup…

Partie 4 : Diviser & Conquérir contre James

… mais le lendemain matin, nous sommes de nouveau confronté à l’équipe Écossaise 2, grâce aux joies du pairing. J’explique (une nouvelle fois) à mon capitaine que ma place est en liste 1/4 et non 2/3, mais ma légitimité est relativement faible après trois défaites majeures et je me retrouve donc en 2, et donc je tombe une nouvelle fois contre James que j’avais déjà affronté la veille, et de nouveau sur un match-up extrèmement défavorable : Diviser & Conquérir, où il faut rusher les objectifs centraux avec une armée coupée en deux, contre un joueur qui aligne des mercenaires Gobelins, et qui est en gros surnombre, cela s’annonce particulièrement compliqué.

Au moins, mon adversaire a le bon goût d’être sympathique, et nous rions ensemble sur le fait que le scénario n’est clairement pas pour moi encore une fois.
Cependant, je suis bien décidé à prendre ma revanche de la veille et j’ai une stratégie de prête. Je déploie dans un angle toute mon armée sauf Gwaihir et la troupe de Beregond, sacrifiée sur l’angle opposée. Mon idée est de rusher le centre avec le gros de mes troupes et de jouer la défense, en détournant l’attention de mon adversaire avec mon gros oiseau. Le gros de l’armée de mon adversaire est partie du sud-est, et ses troupes au nord-ouest sont freinées par un gros décor et l’absence de Marche dans le contingent.
 
Nous déclarons tous les deux une Marche Héroïque au tour 1 et avançons vers le centre. Au tour 2, ma ruse fonctionne : Azog fonce sur Gwaihir et le charge, ignorant l’objectif central. Pour ma part, je fais une deuxième Marche avec Irolas qui me rapproche très fort du centre, et permet à Gandalf de lancer une Immobilisation sur Azog, qui doit claquer ses 3 points de Volonté et 1 point de Puissance pour résister !

Bien sûr, James en profiute pour faire sortir ses Mercenaires Gobelins tout près de l’objectif central. De plus, je dois éviter que Gwaihir se fasse éclater comme la dernière fois… Et ça part mal, car je perds le duel avec Gwaihir qui prend deux blessures !

Au 3ème tour, je déclare un élan avec Beregond, que je perds, et Gwaihir se retrouve encerclé de même que Beregond et le gros de sa troupe. Gandalf et Irolas tiennent le centre, et Hurin défend l’objectif ouest contre Yazneg.

Je parviens à faire tomber le combat de Gwaihir avec un Impact de Gandalf (un tour de gagné), et je déclare un Combat Héroïque avec Hurin qui force Yazneg à claquer une Frappe dans le vent, ce qui me permet de tuer 4 Chasseurs dans le tour avec Hurin et de me donner un vrai bol d’air à l’ouest.

Un tir perdu de chasseur tue le cheval de Gandalf derrière deux rangs de Guerriers, heureusement sans conséquence, et Beregond meurt sous les assauts de Narzug. Mais Gwaihir paye son 6 et se relève !
 
Je perds de nouveau l’élan au tour suivant avec Gwaihir, et la situation reste très tendue. Au moins, cela me permet de jouer en réaction avec Gandalf, et d’assurer l’élan sur le flanc ouest avec Hurin, afin de ne pas me faire encercler par les troupes de Yazneg.
 
Irolas et Gandalf prennent position sur l’objectif central, mon adversaire est en retard à cause de son détour sur Gwaihir – qu’il a de nouveau encerclé, m’obligeant à un nouvel Impact pour sauver Gwaihir. L’aigle passe de nouveau son 6 et se relève, laissant encore une fois ses ennemis à terre.
Mais malgré mes bons choix stratégiques, le sous-nombre commence à lourdement peser et j’ai encore une fois de lourdes pertes, car j’ai du me disperser. Au centre, le gros de la phalange a fort à faire, même si je suis bien placé sur l’objectif, je commence à me faire encercler.
 
A l’ouest, Hurin et sa troupe s’en sortent bien, mais ne peuvent contenir les troupes adverses et le point de l’Ouest se retrouve menacé. Et à l’est, seul Gwaihir est en vie, luttant vaillamment pour garder Azog, le Warg Blanc et Narzug loin de la mêlée. Mais ça y est, mon armée est démoralisée…
 
Le dernier tour s’avance et j’ai l’initiative. Je déclare deux élans, un avec Irolas et un avec Gwaihir, qui pourrait voler sur l’objectif oriental pour le contester, avec de bonnes chances de survie !

La tension est à son comble, et mon adversaire fait l’erreur de contrer l’élan avec le Maître Stratège d’Azog. Enfin, une ouverture ! Je remporte la main neutre, choisis Irolas en premier, et Gandalf tente d’immobiliser un Azog sans Volonté avec son dernier point gratuit… mais échoue.

Dépité, je cale tous mes placements et toutes mes charges au millimètre afin d’essayer de tenir le centre contre vents et marées. Au final, grâce à une bonne phase de combat, j’y parviens de justesse, avec une figurine d’avance ! L’objectif ouest finit contesté (2 figurines chacun), et donc cela donne un match nul 3 – 3 !

Au vu de la partie, cela sonne clairement comme une victoire même si cette immobilisation manquée me reste en travers de la gorge. James est un peu stupéfait de ne pas avoir gagné, et pour ma part je suis malgré tout ravi de ma partie, sans doute une des plus abouties que j’ai pu réaliser en terme de stratégie d’ensemble. Me voilà requinqué pour cette deuxième journée de tournoi !

Partie 5 - Détruire les Réserves contre Ari

La cinquième et avant-dernière partie nous voit opposés à l’équipe d’Espagne 2. J’obtiens enfin la place de 4ème avec mon capitaine pour les appariements et je peux choisir mon adversaire !

Détruire les Réserves est un scénario que j’adore et qui est très intéressant. Mon adversaire, Ari, joue une liste assez orientée élite, avec Thranduil sur Élan, Legolas, et Thorin sur Bouquetin pour un total de 34 figurines – et des guerriers capables, une ligne de Nains des Monts de Fer soutenus par des Elfes, ça ne rigole pas.

Mais mon adversaire a peu de mobilité à part ses Héros : pas de Marche Héroïque, une phalange qui bouge à 5 » à cause des Nains, et un seul Cavalier sur Bouquetin. Et comme il a l’avantage au tir, je compte bien le faire complètement déjouer sa partie pour empêcher un affrontement direct de phalanges, qui serait désastreux pour moi.

Au premier tour, j’ai l’initiative et je déclare une Marche Héroïque, car Thranduil est collé à ses troupes et donc, je peux le faire tomber d’un Impact Magique bien placé. Comme je suis hors de portée avec un Mouvement normal, mon adversaire ne voit pas le coup venir avec une Marche. Cependant, le mouvement m’expose très fort au tir de Legolas et de ses amis sur le rocher au nord-est !

L’Impact passe, Thranduil perd son élan et ne peut pas bouger du tour car il est jeté au sol. Mais Legolas et ses 5 archers elfes tirent sur Gandalf avec le couvert de Gwaihir… et tuent le cheval de Gandalf, en plus de faire perdre au magicien gris tous ses Destins et 2 PV ! Des tirs très chanceux qui font particulièrement mal, car j’ai donc déjà donné les points du général…

Cependant, je ne perds pas espoir car mon adversaire est tombé dans mon jeu en avançant pas ou peu pour pouvoir tirer.

Au tour suivant, mon adversaire a l’initiative, que je lui laisse avec plaisir. Il bouge peu une nouvelle fois pour pouvoir tirer et aussi pour que Thranduil rattrape la ligne de front, ce qui m’arrange : Gwaihir est à portée pour charger la première ligne.

Gandalf immobilise Legolas puis se cache derrière un pilier pour éviter la catastrophe, mais Gwaihir peut charger un Elfe et déclarer un Combat Héroïque, forçant Thranduil et Thorïn à déclarer une Frappe préventive. Mais ma cible est bien différente. Tuant l’Elfe, Gwaihir rebondit sur le porteur de bannière adverse, à quelques pas derrière Thorin, et projette cette dernière sur le nain, le faisant tomber de son bouquetin et tuant le porte-bannière par la même occasion ! Un coup double magnifique qui me replace dans la course (2 points pour avoir une bannière en vie sans que mon adversaire en ait, contre 1 point pour avoir blessé mon général).

 

Au tour suivant, je déclare une Marche avec Irolas et un Élan avec Gwaihir que je veux envoyer sur l’objectif nord-ouest, laissé peu protégé par mon adversaire. Celui-ci contre avec Thorin mais je gagne la main neutre et je charge, sur la caisse de réserve, sa dernière unité mobile !
 
Mon adversaire s’empresse de rapatrier des troupes, mais la route est longue (Thorin ne peut bouger que de 2.5 », et même les Nains debout sont lents et doivent totalement se réorganiser). Tout cela distrait très fort l’adversaire de mes propres réserves, ce qui était le plan, même si Legolas et sa clique, à l’est, descendent de leur rocher pour partir à la chasse à Gandalf.
 
Pendant ce temps, la Marche d’Irolas me permet de décaler tout un groupe à l’ouest pour contenir le pilier et venir soutenir Gwaihir. Cependant, là aussi, la route est encore longue.

Une vue de situation avant les combats, prise depuis l’est du champ de bataille. A l’est, Gandalf est abrité de Legolas par un pilier, et vient de faire tomber Thranduil (encore) avec un Impact indirect ; au centre, Irolas fait mine de foncer vers la phalange adverse ; et à l’ouest Hurin et quelques troupes contournent un pilier pour venir soutenir Gwaihir. Mon adversaire est complètement désorganisé !

Au tour suivant, j’ai la possibilité de charger les troupes adverses au centre… Ce que je ne fais évidemment pas, en reculant pour même empêcher une charge au tour d’après.

Le groupe de Legolas, rattrapé par quelques elfes du centre, est plus menaçant pour ma relique de l’est, mais je n’ai qu’à défendre un étroit goulot entre le pilier et un terrain difficile pour l’empêcher de passer.

A l’ouest, Thorin tente de blesser Gwaihir, sans succès, et la petite troupe d’Hurin se rapproche de la relique peu défendue. Mais mon adversaire a compris l’objectif et a ramené du monde ! Thranduil lui même finira par s’en approcher.

Le dernier tour s’amorce et je n’ai perdu que 4 ou 5 figurines…

Passant par un trou de souris, grâce à un élan de Hurin, je parviens à envoyer un Garde de la Cour au contact de la réserve adverse. Pris de panique, mon adversaire déclare un Combat Héroïque avec Thranduil (contre Hurin, son premier combat de la partie), et un gratuit avec Thorin qui est toujours opposé à Gwaihir.

Mais dans son empressement, il commet une erreur et nous jouons d’abord le Combat de Thorin… qui perd contre Gwaihir, ce qui me permet de projeter le nain dans le combat de Thranduil, le mettant une nouvelle fois à terre et anéantissant ses possibilités de venir tuer mon guerrier sur la réserve !

C’est donc une victoire majeure 4/1 contre Ari. La encore je termine la partie très content de mes choix stratégiques, j’ai éparpillé et baladé mon adversaire pendant toute la partie. Comme quoi,  quand on est bien apparié…

Partie 6 - Brouillard de Guerre contre Josh

La dernière partie de la journée me voit opposé à Josh, un anglais, qui aligne une bien populeuse Légion Légendaire de Gothmog : 50 figurines et de nombreux héros (Gothmog, Goroth, Zagdush, l’Exécuteur, un Chaman et un Tambour).

Je sais qu’en affrontement pur de phalange, je me ferais éclater : plus de 40 Morannon F4 D6, boostés par les bonus de Gothmog et de la Légion contre mes 30 guerriers du Gondor F3 D6, cela ne fera pas un pli. Mais Brouillard de Guerre est un scénario subtil (il faut désigner comme cible secrète un héros adverse, choisir un décor à attaquer, et sélectionner un de ses héros à protéger).

Je choisis de protéger Beregond (mon adversaire n’a ni tir ni magie, il sera facile à protéger et je n’ai rien à perdre à le planquer toute la partie), et de cibler le Tambour adverse ainsi que le petit rocher proche du centre de la map et je me déploie au sud.

Mon adversaire se déploie très groupé au nord. J’apprendrai à la fin de la partie qu’il cible Hurin (un bon choix) ainsi que le lac au sud (plus contestable), et qu’il défend Zagdush.

J’ai l’initiative au premier tour, et je déclare une Marche avec Irolas afin de m’approcher au plus près de mon décor objectif… et de mettre Gandalf en position d’Impact, pour surprendre mon adversaire avec la portée accrue, lequel se contente d’annoncer qu’il bat du Tambour.
 
Par un heureux hasard, son Tambour se trouve juste devant Gothmog, je peux donc impacter le Tambour (2V + le gratuit) sans qu’il sache que c’est ma cible. J’ajoute un point de puissance pour tenter de le one-shot, mais il réussit son point de Destin. Gothmog par contre est au sol et prend une touche sur sa chute de Warg, mais blesser les généraux n’apporte pas de point dans ce scénario…
 
Au tour 2, j’ai malheureusement l’initiative. J’avance en restant hors de portée de charge (voir ci-contre, début de la phase de mouvement adverse), et j’impacte de nouveau le Tambour (2V + le gratuit). Malheureusement, je fais un 1 pour blesser et je dévoile ma cible… Je décide d’envoyer Gwaihir sur le flanc, hors de portée de contre-charge des héros adverses, pour distraire mon adversaire et m’éviter une marée d’Orques.
Le tour 3 est ma dernière chance de tuer ma cible. En effet le Tambour a reculé de 3 » et ira se cacher derrière une maison s’il a le loisir de bouger. Je déclare donc un Élan avec Irolas, et je gagne la main neutre, ce qui me permet de lancer un ultime Impact avec les 2V restants de Gandalf (+ le gratuit)… Et je fais 3 au mieux.
 
Sachant qu’il me reste 2 points de puissance, je peux décider de faire passer le sort, mais je n’aurai alors qu’une chance sur 2 de tuer le Tambour (blessure sur 4+). Après quelques secondes d’hésitation, je tente le tout pour le tout et je crame la puissance. Je fais un 5 pour blesser ! Ma cible est morte, c’est déjà ça de gagné.
 
J’en profite pour rapatrier Gwaihir près du rocher pour faire du bodyblock et j’adopte une formation en « V » afin d’éviter d’être encerclé tout en gardant un contact avec le rocher au contre.
Josh s’agace et encercle Gwaihir, notamment avec Zagdush qui lancera une Frappe. Une bonne partie de ma phalange se retrouve également engagée, et Gothmog lance sa terrible règle spéciale « Le Temps des Orques est arrivé » !
 
Heureusement pour moi, ma phalange est parfaitement en place. J’ai donc une meilleure valeur de Combat, mes Héros sont en charge et ma bannière est bien placée. Grâce à de bons jets de dés, je fais plus que limiter la casse car je tue 13 Orques sur le tour, et notamment Zagdush qui manque sa Frappe contre Gwaihir ! De mon côté, je ne perds qu’une poignée de guerriers du Gondor (4). Ouf !
 
Le 4ème tour sera cependant beaucoup moins clément. Heureusement, mon bon positionnement me permet d’éviter d’être encerclé par la horde adverse.
Mais Gwaihir, qui a déjà beaucoup fait, ne parvient pas à remporter son combat face à une horde d’Orques (ils sont Sans peur grâce au Chaman) et réussit l’exploit de faire un triple 1 sur ses points de Destin et donc à mourir, laissant un trou béant dans mes défenses !
 
Un sacré coup du sort qui rend la fin de la partie très animée, avec Gothmog et Goroth qui percent sérieusement mes lignes. Heureusement, les vaillants défenseurs de la Cité Blanche tiennent le choc, et Irolas et Hurin me permettent de sauver le centre et de faire grimper quelques figurines sur le rocher.
 
La partie se termine et Josh et moi ne sommes qu’à quelques pertes de la démo… Mais j’ai tué ma cible, j’ai défendu mon héros, et je suis en surnombre sur mon décor ! De son côté, Josh n’a rien du tout. C’est donc une victoire majeure 7/0 pour clore le tournoi !

Bilan

D’un point de vue comptable, mon bilan personnel est assez correct : 2 Victoires majeures, 1 Nul et 3 Défaites majeures. C’est loin d’être exceptionnel bien sûr, mais dans les conditions du tournoi que j’expliquais en introduction, et avec une liste mal appariée à quasiment chaque rencontre, je suis globalement satisfait. Au niveau de l’équipe, le bilan est moins reluisant, mais c’est largement dû au manque de stratégie d’ensemble que j’avais pressenti et qui était une des raisons pour lesquelles j’avais choisi d’aborder cet ETC en mode découverte et non en mode compétitif – un choix que je n’ai décidément pas regretté !

Niveau ambiance, à part le point noir Ed Ball, tous mes adversaires ont été sympathiques et agréables et j’ai passé de très bonnes parties contre des adversaires talentueux ! De plus avec autant de francophones présents, c’était également très sympa de voir comment cela se passait pour les autres et d’échanger sur leurs parties, en plus de partager quelques soirées au pub, en plus de visiter le sud de l’Irlande.

J’ai été ravi de la seconde place de l’équipe de Shaka et Daïkyu, qui pour le coup ont parfaitement joué les appariements et avaient des compos bien adaptées au format. Cela laisse augurer de belles choses pour les prochaines années !

5 commentaires sur “ETC Cork 2022 : Histoire d’un Aller et Retour”

  1. Salut !

    Merci pour ce rapport ! Intéressant à lire comme toujours !
    Dommage que des joueurs comme ce « Ed » existe, ca pourri les ambiances et peut dissuader des nouveaux joueurs …

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