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Les Pièces Avancent

Articles et Tactica sur le Jeu de Bataille de la Terre du Milieu

Le meilleur du Gondor – Utopolys 09/2022

armée amàndil

Introduction

Après ma 13ème place à Goven, avec une armée centrée sur le Mordor, je me suis rendu à Utopolys avec l’envie de me faire un peu plaisir sur la liste, en jouant des choses moins optimisées – mais malgré tout, quelque chose de solide et équilibré.

En effet, la liste des joueurs présents à Utopolys était assez impressionnante. Sur la petite trentaine d’inscrits, au moins la moitié étaient des tournoyeurs très expérimentés, habitués à la performance voir avec de l’expérience internationale, il ne fallait donc pas non plus jouer n’importe quoi.

La raison de cet afflux de « gros » joueurs ? Jusqu’à quelques jours avant le tournoi, il était annoncé que chaque pays ne pourrait envoyer qu’une seule équipe de 4 joueurs au prochain championnat du monde, et Utopolys était sensé être l’un des derniers « grands » tournois qualificatifs de l’année. En fait, il s’avère que non seulement la France pourra y envoyer deux équipes comme à son habitude, mais en plus, de nouveaux tournois ont fleuri sur T3. Au final, tout est encore ouvert pour la qualification.

Quoiqu’il en soit donc, un tournoi assez dense, avec un règlement classique : 800pts, ronde suisse, 4 parties sur une journée. En bref, simple et efficace. 26 joueurs avaient fait le déplacement jusqu’à Lille.

Ma liste

Pas question de jouer Mordor pour moi, donc. Mais j’avais envie de tester des choses ! J’ai d’abord fait quelques tests avec une version « gondoresque » de la liste de Barbecue au tournoi de Goven.

Mais malheureusement, difficile d’atteindre un nombre correct avec des guerriers du Gondor à la place des gardes de Lacville. Tant pis ! Et puis là, la nouvelle figurine de Glorfindel est sortie… Et je n’ai pas pu résister à l’envie de la prendre et de la tester.

Il fallait maintenant voir quoi jouer avec. J’ai testé de multiples combinaisons, notamment certains qui me semblent particulièrement redoutables avec une paire de Rois des Hommes montés (vous entendrez reparler de ce profil, je vous le garantis), et je me suis rendu compte que pour qu’il atteigne son plein potentiel, il fallait que les héros qui l’accompagnent aient une certaine résistance à la magie. En effet, Glorfindel y étant quasi immunisé, le premier Hurin venu était directement géré par l’adversaire dont les mages n’auraient rien eu de mieux à faire.

Et c’est à ce moment que je me suis souvenu du pire profil de héros nommé de Minas Tirith : Faramir, le meilleur du Gondor.

Faramir a, dans le jeu, un profil assez customisable, mais dans tous les cas il est très cher pour ce qu’il apporte. Au max, il coûte une grosse centaine de points, soit autant qu’un Eomer ou un Theodred, mais avec seulement 2 Attaques.

Je me suis livré à un petit comparatif avec les autres héros recrutables en Minas Tirith avec des coûts en points comparables : Faramir avec cheval et lance de cav, Hurin avec cheval, et un Roi des Hommes avec cheval, lance de cav et bouclier.

  • Faramir, 95pts : Bravoure 6, 3 points de Volonté, 2 points de Destin, accès à la Frappe et à la Défense. Dans cette version low-cost, il n’a ni l’armure ni le bouclier donc il est Défense 5 uniquement.

 

  • Hurin, 90pts : Bravoure 5, 1 seul point de Volonté et de Destin, accès à la Frappe. Il a une Défense de 6, et son meilleur atout est sa règle spéciale qui lui confère un bonus de +1 pour blesser dans toutes les situations et même à pied (c’est donc mieux que la lance de cavalerie des deux autres).

 

  • Roi des Hommes, 80pts : Bravoure 5, 2V 1D, et seulement 2P. Il a accès à la Marche et à la Défense, mais pas à la Frappe. De plus il bloque le recrutement d’autres héros nommés de Minas Tirith.

Tout ceci est évidemment discutable, mais dans le cadre de mon armée anti-Mal et anti-magie, le choix de Faramir n’est donc pas si déconnant avec son excellente Bravoure et la Volonté. Mais pour ça, il faut le prendre le plus low-cost possible, donc sans armure lourde ni bouclier.

De toute façon, il n’est pas mon général, et au pire il a accès à la Défense héroïque. Et puis, puisque j’adore le personnage, et que je ne me fixais aucun enjeu pour le tournoi, c’était clairement le moment où jamais de m’amuser à le sortir et de voir ce qu’il pouvait accomplir sur le champ de bataille.

Glorfindel en général, Faramir en second héros. Soit, mais et après ? Le reste a été plus simple à choisir. Pour donner un peu de piment à l’armée, j’ai été récupérer Legolas en alliance, un héros capable de faire le sniper mais aussi de faire mal au contact. Il me permet d’aligner une Sentinelle, qui compense un peu l’absence de magie de la liste en lui redonnant de l’imprévisibilité.

Ensuite, il me fallait une Marche : j’ai un temps pensé à Irolas, mais cela m’aurait donné une liste à 4 héros, et j’aime la polyvalence et l’avantage stratégique au déploiement conférés par 5 troupes. Va donc pour le bon vieux Madril, et pour faire le 5ème héros, mon chouchou Beregond, un Garde de la Citadelle monté amélioré que j’avais déjà sorti à Anse et dans ma liste de l’ETC à Cork. Et après tout, si Faramir avait eu besoin d’alliés pour sa rédemption, il aurait sans doute choisi ces deux là.

Pour les guerriers, ce fut simple : une large base de guerriers de Minas Tirith, appuyés par 3 Gardes de la Cour de la Fontaine avec Bouclier, 3 Rangers avec lance, et une petite troupe d’Elfes pour amener du Combat 5 à ma phalange.

Une liste pour s’amuser et éloignée des standards du top compétitif oui, mais avant tout une liste très équilibrée. Et c’est important de le dire : dans le jeu, tout ou presque est jouable, même les unités réputées insortables. Le principal, c’est la synergie globale de la liste. Car absolument personne n’est content de tomber contre 38 figurines, 13 points de puissance, du Combat 5, de la Défense 6 voire 7, une liste globalement peu sensible à la magie, de la pression avec Legolas et la Sentinelle, 3 héros capables de taper fort au corps à corps, et 2 troupes vides ou quasi pour le déploiement… Le tout mené par Glorfindel en personne.

Les parties

Bon bien sûr, théoriser sur les listes c’est bien, les tester dans le monde réel c’est mieux. J’ai donc fait quelques parties de tests qui m’ont confirmé que l’un des points forts décisifs de la liste est la capacité à attendre que l’adversaire ait posé quasi toute son armée avant de commencer à déployer la sienne.

Je m’explique : l’adversaire remporte la main neutre. Il pose une troupe. Ensuite, je pose Beregond seul. Il pose une deuxième troupe. Je pose Legolas et la Sentinelle. Il pose une troisième troupe. Et à ce moment seulement je commence à poser mes unités d’infanterie : la plupart de mes adversaires ont généralement tout posé ou quasi quand j’ai seulement 3 figurines sur la table.

Cela peut paraître anecdotique, mais dans des parties chronométrées, et avec des troupes avec des valeur de Combat différentes, c’est un atout incroyable de pouvoir se placer en fonction des choix adverses. Cela m’a permis de Démoraliser des armées pourtant sur le papier beaucoup plus solides (phalanges orientales, Orques du Morannon en surnombre…). Mais bon, le vrai crash-test, c’est le tournoi.

Partie 1 : Capture et Contrôle contre Mimokix

Au premier match, je tombe contre Mimokix, un joueur belge, avec un énorme enjeu à la clef puisqu’une victoire me ferait gagner une bière. Impossible de laisser passer ça !

Mon adversaire, très sympathique, joue une liste assez comparable à la mienne : une alliance jaune Minas Tirith (Denethor, Hurin) / Rohan (Eomer) / Communauté (Aragorn), pour un total de… 38 figs, comme moi. Au niveau des guerriers, c’est un mix classique de Minas Tirith (comme moi), et un bon pack de Cavaliers du Rohan pour apporter punch et mobilité.

Nous tombons sur le scénario Capture et Contrôle (5 objectifs également répartis sur la carte, dont un au centre, à capturer et tenir), et il remporte la main neutre du déploiement. L’occasion de vérifier, une nouvelle fois, la force de mon déploiement différé.

Grâce aux « troupes vides » de Beregond et Legolas, je peux aligner directement une phalange Minas Tirith C4 contre la cavalerie du Rohan C3, imprudemment à portée de charge T1 ; et mettre ma phalange Elfes/Minas Tirith C5 face à la phalange Minas Tirith C4 adverse. J’ai donc l’avantage des deux côtés !
 
J’ai également fait le choix de laisser un espace libre au centre, afin de sécuriser les objectifs latéraux, avec Legolas en back-up face à Aragorn de l’autre côté. Un choix risqué qui expose le flanc de ma phalange « Faramir » à l’est, mais qui m’assure normalement un large avantage à l’ouest ou Glorfindel et Madril se retrouvent face à Denethor et Hurin.
 
Au premier tour, j’ai l’initiative, et mon adversaire déclare 2 élans (Eomer, Hurin) contre 1 pour moi (Faramir). La main neutre m’aurait permis de régler le sort de la cavalerie directement, mais malheureusement, je la perds.
 

Eomer, bloqué par ses propres troupes, ne peut pas charger, mais Hurin entre directement au contact. J’avais laissé mes troupes hors de portée d’Aragorn, ce qui m’assure un tour de répit à ce niveau. Après un contre-charge vers le centre de Glorfindel et des Elfes, je tente de tuer le cheval d’Hurin avec Legolas qui… fait un 1 pour toucher. Afin de menacer sérieusement l’objectif central et empêcher mon adversaire de m’encercler trop facilement à l’est, je déclare un Combat Héroïque avec Glorfindel, contré ambitieusement par Hurin (un Elfe est en soutien). Hurin se loupe grâce à mon elfe, mais je ne parviens pas à tuer son cheval. Glorfindel par contre ne rigole pas trop et tue 4 adversaires – en ayant du ajouter un point de puissance pour remporter un combat, cependant. A l’ouest, mes Elfes en surnombre tuent bien également, de même que Faramir, tandis que mes Guerriers du Gondor résistent plus que bien à la charge des Cavaliers du Rohan : j’ai tué 9 adversaires sur ce premier tour !

Au second tour, je rends l’initiative et lance deux élans avec Madril et Beregond, contré par Eomer qui l’emporte et sauve une nouvelle fois sa cavalerie. De l’autre côté par contre, l’élan de Madril me permet d’encercler la phalange adverse et de sécuriser définitivement l’objectif ouest, et j’envoie Legolas rejoindre Glorfindel en charge de cavalerie au centre.

Mes héros sont dans les combats et meulent, tandis que ceux de mon adversaire peinent à engager et à gagner leurs combats grâce aux elfes, et petit à petit la différence se creuse. Aragorn finit par sauter sur Glorfindel pour le bloquer et tenter de le blesser, mais l’Elfe résiste sans trop de peine grâce à sa défense 7.

Sur le flanc est, mes gondoriens résistent héroïquement à la cavalerie adverse et ne cèdent pas de terrain à l’adversaire.

Au centre, malgré la perte de son cheval, Faramir se faufile avec un Combat héroïque et parvient à passer dans le dos des troupes de Mimokix avec Beregond. Son dernier point de puissance lui permet, au dernier tour, de déposer Beregond sur l’objectif nord de l’adversaire ! La déroute est totale.

La fin de la partie est annoncée et je contemple ébahi le champ de bataille. J’ai faits de bons jets de blessure, mais tout de même, sur un match-up aussi équilibré sur le papier, le résultat est impressionnant. J’ai tué 22 adversaires sur 38 et j’ai seulement 6 pertes ! De plus, je tiens 3 objectifs sur 4 (Mimokix a finalement arraché l’objectif oriental au dernier tour).

C’est donc une victoire majeure 9/2 !

Partie 2 : Reconnaissance contre Ar-Mandô

La deuxième partie était également très loin d’être gagnée d’avance. Reconnaissance n’est pas forcément un mauvais scénario pour ma liste, mais face à des seaux de Gobelins, il est compliqué de s’assurer de traverser une map… Car oui, Ar-Mandô jouait la LL Balrog. Et l’engin est potentiellement dangereux sur ce scénario, puisqu’en rebondissant avec des combats héroïques, il peut vite compenser sa mobilité moyenne !

Pour accompagner le Fléau de Durin, il alignait 2 capitaines et 1 Chaman Bouclier Noir. Rien de très dangereux pour ma composition sur ce scénario, puisque la bannière ne donne pas de points de victoire.

Pour ma part, j’avais deux possibilités pour gagner : traverser ou blesser le général. Ou les deux !

Nos sorties à tous les deux furent très moyennes. Le Balrog pour lui, et Legolas pour moi, ne sortirent qu’au 4ème tour. Néanmoins, avec ma meilleure portée de déplacement et une Marche de Madril, j’ai rapidement pu prendre du terrain et ai décidé de complètement scinder mes troupes pour tenter de forcer un passage : Glorfindel et Madril à l’ouest, Faramir et Beregond à l’est, et Legolas et quelques elfes pour bloquer au centre.

La principale difficulté consistait à rester hors de portée du fouet du Balrog pour éviter des rebonds potentiellement dévastateurs vers un flanc ou l’autre, voire même vers le centre pour tenter de forcer un passage. Cela oblige à rester à plus de 14″ du Balrog (6″ de mouvement et 8″ de portée du fouet), ce qui n’est pas une mince affaire…

De son côté, Ar-Mandô avait placé un capitaine de chaque côté pour bloquer les routes latérales et le Balrog au centre. Des deux côté, je tentais rapidement de forcer un passage pour éviter de me retrouver avec un Balrog dans le doc : Faramir et Beregond en charge à l’est, Glorfindel en charge à l’ouest avec même un Combat Héroïque.

Les kills furent nombreux mais largement insuffisants pour réellement percer. Pendant ce temps, je tentais le spam de tir de Legolas sur le Balrog, sans succès. Le Chaman bouclier noir adverse tenta également de casser ma bannière, et y parvient au deuxième essai – des jets de relance qui manqueront plus tard à Faramir et ses troupes.

Au final, Ar-Mandô tente sa chance à l’ouest avec le Balrog pour tenter d’attraper le point du général avec un projeter sur Glorfindel, ou quelque chose de ce genre – sans succès, même si le Balrog se paya de nombreuses têtes grâce à une impeccable série de 6 sur ses jets de Duel : rien à faire.

Au 7ème et dernier tour, je tente le tout pour le tout avec Legolas qui touche le Balrog et fait un… 3 pour blesser. Je claque alors ses trois points de puissance et obtient le 2+ nécessaire pour assurer la blessure avant que la partie ne s’arrête ! Faramir et Beregond n’étaient plus qu’à un tour de traverser, mais c’est bel et bien Legolas qui me permet de m’en sortir avec une victoire mineure 1-0 pour la blessure du général adverse.

Partie 3 : Combat des Champions contre Romano

Troisième match, et j’affronte Romain, qui, pour changer, joue sa fameuse compo Isengard avec Saroumane (avec Lurtz, Gorulf, Grima, 2 Crébains et un total de 44 unités). Bien sûr, sur le papier, faire davantage de kills avec Glorfindel qu’avec Saroumane semble vraiment facile. Mais la compo de Romain est vraiment parfaite pour bloquer les héros… Même Glorfindel. Entre les Impacts Magiques indirects, Grima, Gorulf et ses Défenses gratuites, il a de nombreux outils pour complètement me bloquer, d’autant que je n’ai pas le choix de l’endroit du déploiement de Glorfindel à cause du scénario… Et à côté, j’ai 40 Uruk F4 à gérer contre mes 32 Elfes et Gondoriens D6 !

Je gagne le jet et me déploie au sud, avec Glorfindel bien éloigné de ses troupes (pour éviter le Coup du Crébain de Saroumane !)

Si vous ne voyez pas ce que « Coup du Crébain » ou « Impact indirect » peuvent vouloir dire, voyez cette vidéo ou Romain présente une autre variante de sa liste !

Bien sûr, Grima est déployé tout près de Glorfindel. Pour le reste, j’excentre Madril et Beregond à l’ouest (pour pouvoir faire des élans qui prennent Glorfindel, mais hors de portée de Grima) et Faramir à l’est, tandis que Legolas reste en arrière.

Romain, sans surprise pour moi, déploie Gorulf en première ligne, tandis que Lurtz est chargé de défendre les flancs à l’est face à Faramir.

Au premier tour, je remporte l’initiative et nous déclarons tous les deux un Élan déjà décisif (Gorulf vs Beregond)… Mais je le perds ! Gorulf saute directement sur Glorfindel pour lefixer (appuyé par un Berserker et de nombreux piquiers), tandis que Saroumane impacte ma Sentinelle mal positionnée avant de charger un guerrier du Gondor, heureusement sans dommage. Profitant de l’espace (obligatoire) laissé entre Glorfindel et mes autres figs, les Uruk encerclent et bloquent Glorfindel

La partie se jouera donc principalement sur la phase de combat. En attendant, j’envoie Faramir et ses troupes charger à l’est et je prends position derrière le muret pour encaisser les coups des Uruk-haï. Ma Sentinelle enlève deux piquiers sur le combat de Glorfindel, et je place un Elfe dans le combat de Saroumane, puis je tue son cheval lors de la phase de tir avec Legolas : une bonne chose de faite ! Mais par vengeance, les deux Maraudeurs de mon adversaire tirent sur Faramir derrière 2 trajectoires et un combat… Et abattent également sa monture.

Mais la phase de combat s’amorce, et Gorulf tente une présomptueuse Frappe : Romain joue son va-tout. Je pourrais contrer avec Glorfindel, mais cela me coûterait 2 points de Puissance, et je ne le sens pas capable de me tuer, je décide donc de tenter la chance (après tout, j’ai 2C de plus et une lame elfique). Mais j’ai soudain très peur, car mes guerriers derrière Glorfindel, à 4 contre 1 avec une meilleure CC, ne parviennent pas à tuer leur vis-à-vis, ce qui aurait débloqué Glorfindel… Mais donc, celui-ci reste potentiellement bloqué s’il perd son Combat, et est donc en danger de mort face à Gorulf, un berserker et deux piquiers !

Et là, le ciel s’ouvre devant moi : Gorulf fait 1 à sa Frappe ! Je remporte le combat, le faisant reculer ainsi que le berserker, que je cible en priorité : je le tue avec un 5. Il me reste donc deux coups à tenter contre Gorulf, et j’obtiens un 6 et un 3 que je relance avec Seigneur de l’Ouest… 4 ! J’utilise un point de puissance pour faire une deuxième blessure… Et Gorulf, qui n’a plus qu’un point de Puissance, fait un superbe 2 sur son Destin, et meurt. Que demande le peuple ? Je récupère mon point de puissance car j’ai tué un héros adverse, et j’ai deux kills d’avance contre un Saroumane qui a perdu sa monture. A ce moment, la partie est déjà pliée !

Au tour 2, Romain utilise son Palantir mais je remporte l’élan avec Madril (contre Lurtz) et je décide de descendre moi-même Glorfindel d’Asfaloth, tant pour le protéger des élans indirects futurs que pour pour avoir un socle assez petit pour me faufiler jusqu’à Saroumane avec ! Un beau pied de nez.

Le combat ne fait pas un pli et Glorfindel force le magicien, qui avait déjà perdu 1PV au premier tour, à dépenser ses 3 points de Destin et ses 3 points de Puissance pour survivre, exsangue. Dommage ! Pendant ce temps, sur les flancs comme au centre, et malgré l’étroitesse de la zone de combat en théorie favorable aux piques adverses, mes guerriers s’en sortent bien. Trois raisons à ça :

– J’ai pas mal de Combat 5 (merci les Elfes)
Mes héros combattent, contre seul Lurtz en face, qui doit garder sa Puissance pour les élans et affronte des Elfes C5
– Le premier rang adverse D6 est mort assez vite, à cause du mouvement de Romain au Tour 1 pour encercler Glorfindel : ses guerriers à bouclier se sont retrouvés bloqués et sont morts, et maintenant, je n’ai presque plus que de la Défense 5 en face.

Sur les flancs, mes troupes s’en sortent bien : Beregond enchaîne les kills à l’ouest contre les quelques malheureux Uruk-haï qui tentent de contourner, et, par l’est, Faramir et ses troupes harassent les arrières de l’Isengard.
 
Au tour suivant, je perds malheureusement l’élan. Saroumane peut donc s’enfuir, tentant dans le même temps d’immobiliser Glorfindel (sans succès). Pour le bloquer, Romain finit par lui coller un Crébain, ce qui l’empêche de tuer un nouvel adversaire ce tour (puisque le Crébain a 4PV). 
 
Grima, au centre de mes lignes, reste une vraie plaie. Il m’empêche de faire des combats héroïques au centre, et je ne peux pas l’éloigner avec la Sentinelle à cause des zones de contrôle de mes propres guerriers. Il aura été ingérable toute la partie.
Mais les tours suivants ne font qu’accentuer mon avantage, avec Legolas qui se lance dans la mêlée, monopolisant Lurtz. Mes guerriers se régalent face à la Défense 5 adverse, multipliant les kills. Glorfindel finit par se défaire de son Crébain, tout comme Madril à l’ouest. La partie s’achève enfin, libérant Romain, et j’ai carrément démoralisé de l’Isengard : cela confine à l’exploit, en sous nombre avec des guerriers du Gondor ! 24 pertes pour Romain, contre 9 chez moi, et j’ai tué 3 ennemis avec mon général contre 0 pour Saroumane.
 
C’est donc une victoire majeure 10-0 qui me propulse en finale contre le seul autre joueur à trois victoires.

Partie 4 : Récupérer l'Artefact contre Bendrums

Évidemment, l’armée en question est une armée de l’Angmar, menée par le Roi-Sorcier sur Ombre Ailée, soutenu par Gulavhâr et 2 Êtres des Galgals.

De fait, Bendrums joue exactement la même liste qu’à Goven où je l’avais déjà affronté, et il est revanchard puisque je l’avais battu sur Reconnaissance avec une chance insolente. Mais là, je suis en finale avec Faramir et Beregond : le destin est en marche, plus rien ne peut m’arrêter. Et après ma piètre performance contre Barbecue à Goven au dernier match sur ce même scénario, j’ai aussi une revanche à prendre !

Bendrums se déploie en premier, au nord où il est peu gêné par les décors, tandis qu’un rocher gène un peu mon déploiement. Je déploie Glorfindel, Madril et Beregond en face de l’objectif. Dans l’immense majorité des cas, ce scénario se joue en deux tours, et l’élan du tour 2 est quasi systématiquement décisif. 

De fait, je déclare Marche (Madril) et Élan (Beregond) au premier tour, contre un Élan de Gulavhâr en face. Malheureusement, Bendrums emporte la main neutre : ça démarre mal. Avec Gulavhar, il saute sur l’objectif et tente un déterrage, mais le manque (ouf).

J’approche toute ma ligne et mes héros, en laissant un espace pour un tir de Legolas, qui fait une blessure sur Gulavhar. Je remporte l’initiative au tour 2, et le moment décisif s’annonce… Nous déclarons tous les deux un Élan, évidemment (Madril / Roi-Sorcier) et… je perds, une nouvelle fois, ce qui est dramatique !

Bendrums décide de se focaliser sur Glorfindel et lance 2 Engourdissements et une Immobilisation dessus avec ses Galgals et son Roi-Sorcier (3 dés à chaque fois, 6, 6 et 5), que je résiste avec à chaque fois 2V gratuits + 1 de ma réserve. Au final, Glorfindel s’en sort indemne, mais sans Volonté restante et en ayant perdu un point de Puissance au passage. Rude !

Bendrums ne s’en laisse pas compter et charge Glorfindel avec Gulâvhar. Ses Orques s’avancent près de l’objectif, et il manque de nouveau un déterrage (re-ouf). Mais bon, avec ses figurines maintenant sur l’objectif, les espoirs deviennent ridiculement minces.

Je ne vois plus qu’une possibilité : exploser sa ligne avec mes héros pour avoir l’espoir d’atteindre la relique, et bloquer ses Galgals (qui sont au chaud derrière les deux rangées de guerriers). J’envoie donc Faramir et Legolas en charge de cavalerie juste à droite de Glorfindel, et je déclare 2 Combats Héroïques tandis que Gulavhar lance une Défense et Glorfindel une Frappe.

Faramir et Legolas tuent 4 ennemis chacun et enfoncent profondément la ligne adverse, mais Glorfindel se craque malgré sa Frappe et Gulavhar ne le loupe pas : il perd 2 PV et ses 3 Destins ! Heureusement que Legolas avait fait perdre une attaque au monstre au tour précédent. Mais, et c’est bien le plus important, il survit…

Glorfindel n’est pas mort, la relique est de nouveau accessible : la situation est toujours très mauvaise, mais j’ai encore une petite chance. J’ai l’initiative, et je gagne enfin l’élan (Madril / Roi-Sorcier), tandis que mon adversaire commence à sérieusement manquer de puissance : en effet, il n’a plus qu’un seul point de puissance sur le Roi-Sorcier.

Ma bonne bravoure me permet de charger ou bloquer facilement la Terreur, avec notamment Faramir qui saute sans complexe sur Gulavhâr. Mais surtout, un de mes Elfes tente de sortir la relique et y parvient ! En cadeau bonus, les pertes que j’ai infligé au tour précédent à Bendrums me permettent de charger ses deux Galgals et un de ses Spectres. Mais il reste encore un Roi-Sorcier très énervé à gérer, alors que ma Sentinelle force le porte-bannière adverse à la fuite.

Le premier des Neuf ne s’en laisse pas compter, et tente, au désespoir, un Trait de Ténèbres sur Glorfindel, à qui il ne reste qu’un seul point de vie. Le sort passe, malgré mon Esprit fortifié, mais heureusement sans parvenir à blesser. La situation reste précaire et très tendue, alors que le monstre traverse mes lignes pour charger Madril dans le dos, s’offrant une ligne de projeter vers Faramir, mon porteur de relique, et Legolas.
 
Son élan terminé, je ramène un guerrier dans le combat afin de bloquer un Combat Héroïque probable, mais mes Elfes qui n’étaient pas dans mon élan sont malheureusement trop loin.
 
Bendrums est malgré tout obligé de déclarer un Combat Héroïque pour s’éviter mes charges de cavalerie héroïques, d’autant que j’ai déclaré une Frappe avec Faramir contre Gulavhâr, car j’ai l’initiative.

Pas de miracle : le Roi-Sorcier remporte son combat, et fait un projeter de la distance maximale, tuant Madril et démontant Faramir et Legolas, sans dommage cependant. Mais grâce à mon guerrier du Gondor, il reste cloué sur place – et maintenant, Bendrums n’a plus de puissance.

Faramir remporte son combat contre Gulavhâr, et se relève, tout comme Legolas. Il nous reste quelques tours de jeu, mais sans réel enjeu puisque sans puissance, les héros adverses sont facilement bloqués et que je récupère à chaque tour l’initiative ou l’élan. Malgré mes efforts, je ne parviens pas à tuer Gulavhâr (Faramir lui inflige 2 blessures supplémentaires, et il terminera la partie avec 1PV restant), ni le Roi-Sorcier pourtant encerclé par des Elfes avec la même valeur de Combat que lui.

Mon adversaire, dépité mais sans ressource, ne peut que regarder Legolas s’emparer de la relique et entrer de son côté de la table. Une ultime tentative de l’Engourdir s’avère vaine, et la partie s’achève sur une victoire majeure 5 à 1.

Je termine donc le tournoi avec une quatrième victoire, et finit donc premier du classement général !

Conclusion

Finalement, donc, la victoire finale ! Un dénouement totalement inattendu puisque je venais simplement pour m’amuser avec une liste pas spécialement top tier. Mais alors, qu’en conclure ?

Que Faramir est trop fort ? Que toutes les armées se valent ? Que j’ai chatté à mort ? Regardons ça rapidement.

Bien sûr, j’ai eu de la chance. Tous ceux qui gagnent des tournois en ont : c’est un jeu de dés. Si j’avais croisé Ar-Mando sur Combat des Champions et Romain sur Reconnaissance, l’issue aurait sans doute été bien différente, il faut bien en être conscient.

Dans les parties elles-mêmes, je n’ai pas fait des 6 toute la journée mais j’ai aussi eu les bons jets au bon moment, ou plutôt, mes adversaires ne les ont pas eu (1 sur la Frappe de Gorulf pour Romain, échec au déterrage 2 tours d’affilée pour Bendrums). A côté de ça, j’ai également largement su provoquer ma chance (3 points de puissance pour blesser le Balrog avec Legolas, ou bien la double charge de cavalerie héroïque pour avoir une ultime chance de récupérer la relique contre Bendrums après avoir perdu les mains neutres normalement décisives deux deux premiers tours).

La liste en elle-même a fait pas mal parler. Gagner un tournoi, de nombreux joueurs en sont capables, mais avec Faramir et Beregond ? « Oh, ta gueule ! » m’avait sorti Daïkyu en riant avant le tournoi quand je lui disais que ma liste n’était pas si mal. Et pourtant, comme je le disais au départ, elle est équilibrée, et c’est la base pour avoir de quoi se défendre dans toutes les parties. Beregond est un excellent héros d’appoint pour son coût en point, en plus de permettre le fameux avantage au déploiement que je citais plus haut.

Quant à Faramir, il a été bon – mais la question est de savoir si un Hurin (typiquement) n’aurait pas été meilleur. Et dans la liste, je pense honnêtement qu’il a sa place, puisque celle-ci est résolument axée anti-magie et anti-mal. Sa Bravoure supérieure et ses 3V lui ont permis d’être laissé libre d’agir là où un Hurin se serait fait Engourdir ou Immobiliser à la chaîne contre Angmar ou Isengard, et aurait perdu son épée contre le Chaman Bouclier Noir.

Restons lucide : la liste reste loin, très loin de valoir une liste top tier comme Angmar ou Mordor. Mais avec un coup de pouce du destin, une figurine naze dans une liste équilibrée peut faire un beau parcours, et ma victoire en atteste. Alors n’hésitez pas à vous faire plaisir ! C’est le seul (vrai) but après tout.

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8 commentaires sur “Le meilleur du Gondor – Utopolys 09/2022”

  1. Waouh super performance ! Et trop bien de savoir que l’on peux jouer ce que l’ont veux et que cela peut être compétitif aussi 🙂

    Merci pour ce rapport !

    1. La phrase de conclusion résume bien tout, se faire plaisir passe avant tout, et ce rapport de tournoi nous montre que ça peut nous apporter de belles surprises !
      Bravo pour cette très belle performance et merci pour cet article !

  2. Bonjour,

    La règle de Madril impacte – t’elle seulement les figurines de la liste de Minas Tirith, ou bien aussi celles d’autres listes en alliance (comme celles des troupes de Glorfindel et de Legolas dans le cadre de ce tournoi) ?

    Merci

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