Introduction
Dans l’épisode précédent : formée à partir des restes des joueurs qualifiés top 24 FR, l’équipe Sur un Malentendu (Glorfindel, Arag, Dolrudir et Ikorih) échoue aux portes de la qualification WTC, devancée de deux points par les Last Borns (sic) qui deviendront France 3. En paix avec le résultat et estimant avoir fait de leur mieux, ils se séparent en se disant qu’ils feront mieux l’an prochain…
Et pourtant le malentendu arriva ! Un Américain solitaire (nom de code Oncle Sam) souhaitait participer au WTC et offrit donc à Sur un Malentendu l’opportunité de passer par la petite porte pour se faufiler à la grande compétition internationale, une opportunité qu’ils surent saisir ! Glorfindel étant retenu pour impératif familial, ce furent Dolrudir, Arag et moi-même qui prirent l’avion pour partir en Espagne (pardon pour le bilan carbone mais j’ai pas assez de jours à poser pour venir en bus !). Dolrudir, déjà célèbre pour ses élucubrations sur les archers de la racine noire et les pommes, prit la direction de notre petite équipe recomposée, baptisée… la team Transat’ (pour Transatlantique, pas pour notre amour des chaises longues).
En termes de roster, nous jouions les listes suivantes :
Dolrudir reprend sa liste 5 armées de la qualification, très solide. Arag, lui, délaisse Gobelinville au profit de la 154ème “liste de Romain” (cette fois on parle de Boromir Theodred Dernhelm Ciron baliste), et notre invité international, Evan de son prénom, joue une liste Elendil/Galadriel où Elendil est le général, ce qui a fait couler beaucoup d’encre lors des analyses. Si je traite Amandil de rageux ici il va me censurer, passons donc à ma propre liste : les Orientaux (wow quelle surprise hein ?). J’ai lâché Rutabi au profit du chevalier dragon afin de ramener du nombre avec les points libérés, et de la C4 gratos parce qu’on en a jamais trop. Là aussi, de bons gros débats en amont sur la chaîne Twitch d’Amandil pour savoir si Rutabi vaut mieux que du nombre.
Petit mot sur l’ambiance quand même : ça a été un week-end très sympa à vivre. Attendre à l’aéroport et faire le voyage avec les autres équipes française crée une cohésion très sympa et un bon esprit d’équipe, et même si on n’échangeait pas beaucoup en interne dans notre petite team Transat’ avant, on a été très soudés durant la compétition. Même les plus frileux en anglais ont réussi à se sentir à l’aise (eh oui, Oncle Sam ne parle pas français) et Dolrudir s’est mis en quatre pour trouver les meilleurs restaus de teambuilding pour aller manger un morceau le soir !
La compétition était divisée en deux phases : une phase de poule le samedi, où on affrontait trois équipes connues à l’avance, puis une seconde phase en rondes suisses le dimanche (trois équipes aussi). Pas de bol, notre équipe se mange Italie 1 et Allemagne 1 dans sa poule, deux des nations les plus menaçantes de la compétition. L’Italie avait marqué un doublé 1ère et 2ème place au précédent WTC et l’Allemagne occupait la troisième place du podium. On a aussi la Grèce, qu’on nous a décrit comme “les meilleurs des moins bons” (comprendre : les petites nations à une équipe). Bref, le pire groupe ou “la poule de la mort”.
Alors… sur un malentendu ?
Bon, vous m’excuserez si les résumés sont succincts : j’avais moins la tête à prendre des notes !
Partie 1 : Détruire les Réserves vs Allemagne 1 (Corsaires/Suladan)
On essaie de se consoler en se disant que les allemands viennent de bouffer 20h de voiture parce qu’ils ont raté l’avion, hélas ils restent déterminés à en découdre.
Bref, je me fais apparier contre cette liste Corsaires/Harad, avec Suladan comme général (un peu surprenant comme choix mais je n’ai pas demandé les dessous de l’histoire), 58 figurines, pas mal de tir : je suis là pour lui foncer dessus et tanker les flèches avec la Défense 6… même s’il y a un certain nombre d’arbalètes à prendre en compte.
Je commence avec Tambour et Marche pour faire avancer le gros de mes forces vers la caisse du milieu de mon adversaire. Je lorgne sur celle-là ainsi que sur celle à ma droite. Je laisse également des soldats en retrait sur mes deux caisses extérieures, avec l’appui de mes cavaliers.
Au second tour, il a l’initiative et je déclare à nouveau un tambour (mais pas de seconde marche). Malin, mon adversaire place donc trois numénoréens noirs au milieu du chemin que je compte emprunter, et je me sens un peu bête. Fort heureusement, je peux faire genre j’avais tout prévu : je déblaie le gars du milieu avec une petite secousse sismique pour faire passer mes troupes et espérer engager le combat le prochain tour. L’Empereur est en soutien au milieu, lui a Suladan et son capitaine du côté de la caisse… donc je me dis que j’ai meilleur compte à pousser la caisse de droite, et j’y envoie mon capitaine et mon chevalier dragon. La première partie du plan s’est bien passée : je n’ai pris que deux pertes au tir en approchant, pas de bol pour l’Allemagne.
Mais ce qui est bien moins rassurant c’est qu’il avance sur l’extérieur de la carte avec ses gars pour venir menacer mes réserves. Son armée étant plus nombreuse de dix figurines, elle s’éparpille aussi bien mieux et je suis un peu mal à l’aise de voir tant de monde hors de portée de ma phalange.
Et malgré ça je me retrouve à avoir le sentiment de manquer de monde sur le milieu, et c’est ma phalange qui commence à perdre pied et à se faire engluer. Sur la droite, le capitaine et le chevalier piétinent comme des cons. Brorgir arrache deux points de Volonté et un point de Puissance à Suladan tandis que je tente de gratter le point du général, en vain.
J’ai l’init et le sentiment qu’il pourrait me prendre ma caisse en bas à gauche sur un élan (car lui a amené un capitaine dans la zone alors que je n’y ai pas de puissance, et juste des ninjas planqués qui ont peur du tir…), mais il n’en fait rien. Cela me laisse un peu de répit je suppose, mais pas pour longtemps. Brorgir s’acharne pour tenter d’ouvrir un passage vers la caisse mais la marée de haradrims et de corsaires se referme sur la voie dès que c’est à mon adversaire de jouer. Pendant ce temps, trop concentrée sur ma réserve de gauche, je constate que le cavalier serpent du groupe d’assaut là-bas s’est faufilé… pour venir prendre ma caisse au milieu, laissée sans défense. Zut. Comme il a eu la main neutre sur l’élan de droite, je n’ai pas pu non plus progresser vers sa caisse et maintenant il y rabat Suladan en renfort. C’est mal engagé et je n’aurai pas plus de mains neutres par la suite (non pas que ça aurait tout sauvé). Mes soutiens se font dégommer au tir ce qui complique encore la vie de la phalange au milieu et la démo tombe… la mienne, j’entends, pas du tout ce qui était prévu à la base !
Bilan de la partie : défaite mineure 5-1. Nous avons tous les deux une bannière (1 pt), il a détruit une de mes réserves (2pts) et m’a démo (2pts). À la fin de la partie, il m’avoue que c’était l’appariement qu’ils espéraient pour sa liste : ils ont testé plusieurs fois le match contre l’Empereur et il est en fait difficile pour les Orientaux de le gagner, en fonction du scénario. Ils utilisent donc la liste pour appâter les Orientaux ennemis. Sur ce scénario, en plus, il est difficile d’être partout sur la carte pour ma liste, et on se sent vite débordé face aux 58 corsaires quand on ne tue pas vraiment. Bon, tant pis, c’est le début hein ? Mes camarades se font ramasser aussi, à part Dolrudir qui gagne. Voilà un départ plutôt bof dans la compétition !
Partie 2 : Affrontement au Clair de Lune vs Grèce (Légion Légendaire du Balrog)
Il y aura assez peu à dire sur cette partie. Je me fais jeter sous les roues du Balrog à l’appariement : un ennemi impossible à démoraliser avec des capitaines gobelins qui vont rester à l’abri derrière le Balrog, ce n’est à mon sens pas gagnable sur ce scénario. Ce qui aurait pu se faire, ç’aurait été de courir toute la partie, c’est ce que mon capitaine m’a conseillé. Et je l’aurais fait contre une liste normale mais… cette LL Balrog s’est payé 18 arcs, ce qui en fait une sorte d’AoL sur ce scénario. Je me dis donc que je n’aurai pas vraiment moyen de fuir cette pression au tir, au vu de la durée de la partie il va finir par m’avoir avec.
Alors je tente l’improbable 25%, un choix (trop) audacieux : si jamais j’arrive à mettre les gobelins à 25% sans concéder de point, alors je peux voler l’égalité.
Spoiler alert : le Balrog perfore ma ligne et je n’arrive pas à tuer assez de gobelins pour équilibrer la balance. Ma phalange explose et tout le monde se fait démolir, on termine sur un truc genre 10-1 parce que mes héros ont survécu : à l’exception de l’Empereur, ils étaient tous à couvert derrière un caillou…
J’aimerais quand même raconter que j’ai réussi à placer un move que je voulais faire depuis très longtemps : sauter par-dessus une figurine à terre. Un de mes Orientaux récemment projeté était au sol, hors élan, et me barrait le chemin pour aller charger le Balrog. Le Dragon Noir chargé de l’affaire qui avait un accès dégagé se rate, et il ne me reste que… le ninja. Je surprends alors mon adversaire : l’acolyte réussit son test de Bravoure pour charger, va pour sauter au-dessus de son camarade au sol. Un peu dubitatif, mon adversaire me rappelle que ça ne marchera que sur un 6… ce à quoi je réponds que l’acolyte a son +2 aux tests de Franchissement, et ni une ni deux, voilà notre héros sur le Balrog après avoir fait 4 pour sauter.
Bon voilà à part ça je me fais ouvrir hein mais considérez cette anecdote comme la censure d’un trop grand déferlement de violence.
Bilan de la partie : défaite majeure 10-1. Il m’a tué plus de héros (3 pts) et m’a démoralisée (5 pts) en tuant aussi mon général (2 pts), tandis qu’il me reste un héros en vie (1 pt). Commentaire additionnel : le Balrog était très joliment peint.
Pendant ce temps, je crois qu’on a une autre win de Dolrudir, défaite chez Arag et égalité chez Evan qui se fait dice down juste avant le dernier combat qui aurait pu lui permettre de gagner (spoiler ce n’est pas lui qui était lent). Les choses ne vont pas en s’arrangeant pour notre Team Transat, surtout qu’on arrive face à l’adversaire le plus redoutable de la poule sur le papier : Italie 1…
Partie 3 : Reconnaissance vs Italie 1 (Lacville/Thranduil)
Dans le top 10 des phrases que tu n’as pas envie d’entendre à ton premier WTC, il y a “Hello, I’m Tommaso”. Déjà parce que ça veut dire que tu affrontes l’Italie, qui passait l’an dernier pour les meilleurs joueurs du monde, et ensuite parce que le gars n’est pas réputé pour jouer très vite.
Il joue un Lacville allié à Legolas et des elfes (58 figurines, dix de plus que moi !). Bard et Legolas à cheval sont un souci sur ce scénario, et même s’il est en théorie plutôt à mon avantage, je me sens assez vite démunie face à la masse face à moi : mon adversaire est plus nombreux et a du tir pour faucher mes cavaliers en route, ainsi que deux cavaliers C6 qui peuvent percer mes lignes potentiellement.
En me disant que mon adversaire ne va pas être très rapide, je me projette vers un plan de jeu pour le nul : c’est déjà pas mal de faire nul contre Italie 1 à mon premier WTC, je me vois difficilement faire mieux.
L’Empereur ne sort pas au premier tour ce qui retarde un peu mon avancée. Au cours de la phase d’approche, les Lacville commencent à tirer ainsi que Bard et Legolas, je laisse faire en me disant que s’il veut prendre le temps de me tirer dessus, il avancera moins vite. Toutefois, en voulant jouer le nul et empêcher tout le monde de passer, j’ai beaucoup trop étalé mes troupes : en tout je dois avoir une quinzaine de figs séparées du bloc central, notamment mes acolytes qui sont allés s’embusquer dans les buissons pour contrôler le côté gauche de la carte tout en s’évitant les flèches.
Mais forcément, le souci quand tu t’étales, c’est que la ligne est bien plus facile à franchir. Un tour où je n’ai pas l’init, Bard et Legolas viennent rebondir sur le côté de ma phalange. Bard se retrouve face à mon capitaine qui contre son combat héroïque et remporte la main neutre : il nous quittera en héros en empêchant Bard de s’éloigner pour ce tour-ci. Je remporte la main neutre de l’élan suivant, effectué par Brorgir, et je me doute que c’est ma dernière chance d’arrêter Legolas avant qu’il ne se barre : Brorgir lui met la secousse à trois dés, je paye son second point de Puissance. Legolas résiste à deux dés et me chie le double 6, il s’éloignera avec un geste insultant en direction du magicien vexé.
Le chevalier dragon et ses potes décident donc d’aller s’en prendre à Bard : quelques uns seront sortis du combat par des Lacville venus en renfort. Le général ennemi doit vider toute sa Puissance pour avoir la main neutre face à mon chevalier dragon, hélas il la remporte et le chevalier y passe à son tour.
A ce stade je me doute bien que j’ai perdu ; mon groupe au centre se fait grignoter et l’Empereur finit même par se faire charger par des bouseux pendant que Legolas et Bard sortent. Avec un seul point de Puissance restant, je déclare sa Défense (il y a Hilda Bianca et son +1 pour blesser en zone en face, la vilaine) et je shield : cette andouille ne fait pas 6 en 8 dés. On me dira “Typical”, mais en vrai j’aurais surtout dû garder ce point de Puissance pour assurer mon 6, une boulette de fin de partie assez regrettable, même si je crois qu’à trop me diviser je me suis fait démo et que ça ne change rien au résultat de la partie.
Bilan de la partie : défaite majeure, je n’ai plus le score exact mais il sort ses deux héros montés et a probablement les points de démo et de général, parce que l’Empereur meurt comme une quiche sur son dernier combat.
A part Dolrudir dont l’adversaire grille un fusible et suicide sa Spider Queen sur lui, nous perdons tous nos parties il me semble. A notre décharge, les Italiens avaient un roster très pénible sur ce scénario (AoL, Mordor-SQ, ce genre de saletés). Mais bon, le moral n’est pas très bon en fin de journée : à part Dolrudir, personne n’a gagné de partie et on se console en se disant qu’on massacrera des noobs le lendemain.
A titre personnel je pense que je n’ai pas très bien négocié la première journée, le stress de l’évènement peut-être, ou simplement un manque d’expérience et de préparation face à des joueurs très habitués au circuit (Allemagne Italie surtout). Maintenant il ne nous reste plus qu’à ne pas se démonter et à marquer des points la seconde journée !
Partie 4 : Tenez Vos Positions vs Pays-Bas 1 (Lacville/Thranduil/Thorin)
On arrive à ce qui a été ma partie préférée. Mais avant, situons le contexte. D’un côté vous avez la team Transat, qui a les crocs après s’être fait piétiner en poule. En face, nos adversaires, que nous estimons des proies faciles : après tout, si on les affronte, c’est qu’ils ont aussi été mauvais dans leur poule, qui devait être plus facile que la notre. Bref selon notre calcul, nous avons affaire à des noobs, surtout que les Pays-Bas ne sont pas spécialement réputés sur la scène internationale, on se dit qu’on va pouvoir manger tranquillement une petite nation.
Ce que l’on ignore à ce stade c’est qu’en fait, Pays-Bas 1 a marqué le double de nos points de tournoi sur la première journée (on en a 19 ils en ont genre 43). On les rencontre donc en fait ce qu’on appelle communément une sacrée boulette de pairing, et c’est une équipe qui finira 5ème du tournoi… donc pas des noobs du tout !
Comme Dolrudir n’en a pas marre de me sacrifier à l’autel de sa gloire personnelle (pardon, la gloire de l’équipe !), je me prends un combiné Lacville-Bard, Nains-Thorin, Elfes-Thranduil à 38 figurines. Un de ces héros c’est déjà pas mal pour embêter les Orientaux, alors voir les trois me donne envie de tourner de l’œil. Malgré cela, Tenez Vos Positions reste un bon scénario pour moi alors je compte bien donner tout ce que j’ai pour limiter la casse.
Tout commence à merveille (non) : je sors la première, paye un point de Puissance sur mon capitaine, deux sur mon Empereur et un sur Brorgir, tandis que le Chevalier Dragon reste dormir comme un adolescent un samedi matin. Dans la douleur, j’ai pu grouper tout ce que j’avais ; mon adversaire lui sort comme une fleur et groupe tranquillement Thorin avec son capitaine de Lacville.
Vous connaissez la chanson : Marche-Tambour pour moi, Marche pour lui, on fonce vers le centre. Le chevalier dragon arrive le tour d’après, tandis que d’un coup de tambour mes troupes prennent position sur le centre. J’arrive à me mettre comme je veux : l’Empereur protégé entre les deux flancs et deux lignes de défense à droite et à gauche. Brorgir lâche une secousse sismique à 3 dés pour Bard, lequel met toute sa Volonté mais obtient un 6 naturel pour résister, il lui restera donc un point pour la prochaine ce que j’estime être une chance raisonnable pour moi de l’avoir. Sur la gauche c’est Thorin et Thranduil qui arrivent, sur la droite c’est Bard : je pense que le flanc droit tiendra mieux mais la gauche m’inquiète, même si mon capitaine est dans la ligne pour casser du Nain. Toutefois, mes acolytes du culte judicieusement placés dégainent leurs dagues de jet et l’une d’entre elle abat la chèvre de Thorin : à cet instant, je me demande s’il n’y aurait pas un espoir pour cette partie.
Tour suivant, il a l’initiative et je choisis de la lui laisser. Je regrette un peu cette décision en voyant Thranduil lancer son Courroux de la Nature, même si je me dis que ce serait arrivé tôt ou tard. J’avais presque oublié mon capitaine dans la ligne qui tente la résistance avec son petit point de Volonté : il fait 6 et sauve la situation.
Les combats s’engagent. Mon capitaine est épique et tabasse du nain à coup de hallebarde mais le flanc gauche se morcèle et laisse des fuites. A droite en revanche, mes troupes viennent à bout des Lacville. Brorgir passe une seconde secousse (6 en deux dés), que Bard contre avec un nouveau 6 naturel en un dé. Je réussirai cependant la troisième qui me permettra d’enfin mettre cet importun à pied.
A 40 minutes de la fin, la lutte est encore acharnée. Je n’ai plus de points de Puissance, j’ai tué 13 figurines et j’en ai perdu 24. L’Empereur se charge désormais de tamponner Thorin pour épargner la vie de ses subordonnés, mais il ne parvient pas à le blesser. Le dernier point de Puissance de mon adversaire passe aussi et nous continuons à nous écharper.
Douze minutes avant le dernier tour, nous lançons le dé pour savoir si la partie s’arrête. Il tombe sur un 1, mon adversaire plus nombreux que moi sur le centre me fait un sourire navré et hausse les épaules, mais je peux goûter à ce petit plaisir de joueur Oriental : “reroll it”.
Et la partie continue, mais surtout je remporte l’initiative ! L’Empereur saute immédiatement de son palanquin et je clique ses héros pour laisser le reste fuir à la démo. Je termine le tour avantagée sur le point. Je regarde le timer, il reste 10 secondes avant l’annonce du dernier tour. J’hésite un instant. Je sens le regard de Dolrudir, debout à côté de la table, peser sur moi. Finalement je jette ce dé d’initiative sans chercher à temporiser : la partie a été très amusante à jouer et mon adversaire vraiment sympa (ce sera ma partie préférée de tout le tournoi), partons pour un peu plus de rebondissements.
Je regrette un peu cette décision (2ème édition) quand je perds l’init et que mes Dragons Noirs de palanquin, Bravoure 5, commencent à s’enfuir (sans déconner y en a trois qui se barrent). Après un dernier tour de combats acharnés, on compte…
Bilan de la partie : égalité 1-1 (démo des deux côtés). Chacun a onze figurines sur le point mais quelle tension au cours de cette fin de partie ! Je suis vraiment contente du résultat compte-tenu de la compo adverse et du fait qu’à dix secondes près, ç’aurait été une victoire. Il y aura eu des rebondissements et des actions improbables dans tous les sens, c’était très disputé et c’est le genre de partie que j’aime jouer en tournoi.
Mais à côté, l’équipe est en liesse : outre mon égalité, on ramène trois victoires dont une ou deux majeures il me semble. Nous l’ignorons, mais nous venons d’infliger une sacrée rouste à une équipe qui aurait peut-être pu prétendre au podium sans ça. Comme quoi, il suffit de penser qu’on affronte des noobs pour gagner !
Partie 5 : Seigneurs de Guerre vs Ecosse 1 (Défenseurs du Gouffre)
J’écope pour cette 5ème partie des Défenseurs du Gouffre, qu’aucun membre de mon équipe n’avait vraiment envie d’affronter. Mon adversaire s’excuse par avance et me dit qu’il ne bougera pas au premier tour : assez logique, il a du tir à faire valoir, qu’il s’agisse de ses javelots ou des arcs de ses elfes. Sa liste a de la C5 grâce aux Elfes et à l’aura fort pénible d’Haleth, ce qui est un peu chiant pour la mienne mais pas insurmontable avec quelques piques. Les principales menaces sont Theoden (C6 grâce au gosse) et Aragorn (C7 damn it), le second pouvant salement tailler dans mes rangs si ça lui chante.
J’applique une stratégie subtile face au tir : arriver en courant avec tambour + marche pour être à portée de charge T2. Les flèches et les javelots rebondissent sur ma tortue romaine sans m’infliger la moindre perte et je peux donc engager sur un bout de phalange tranquillement après avoir remporté la main neutre de l’élan. Je mets l’Empereur au combat, sa C6 sera utile face à l’infanterie et pour le moment, Theoden est à l’abri derrière les rangs. Aragorn n’est pas encore au combat, installé sur le bout de phalange gauche qui n’est pas au contact.
Le premier tour de combat me donne l’avantage : je suis à 4-2 en termes de blessures infligées. Tour trois, Aragorn se prend une secousse avec un 6 naturel en deux dés de Brorgir, ça l’empêche de tuer pour cette phase et je me dis que je suis pas trop mal quand le tour se termine, je suis à 11 blessures infligées à 5.
Bien sûr c’est là que la situation s’envenime.
Les forces du Bien font un Elan que je laisse le tour suivant, pour économiser un peu ma puissance puisque mon capitaine n’en a déjà plus et que les autres héros aimeraient bien s’en servir pour d’autres actions. L’Empereur se fait donc charger par Theoden et des potes elfes à lui. Brorgir boude et rate la secousse suivante sur Aragorn, ne parvenant donc pas à l’empêcher de venir dans mes rangs. Je lui colle le chevalier dragon en second dos d’âne, avec un succès très mitigé puisqu’il se fait one-shot. Il n’est pas le seul à livrer une piètre performance puisque l’Empereur a la bonne idée de faire 1 à la Frappe, Theoden parviendra à lui mettre une blessure que je ne cherche pas à sauver au destin, estimant que le PV du général est moins important que cracher tous mes destins et ainsi augmenter le compteur de blessures de mon adversaire. A partir de là, l’écart se réduit sur les blessures malgré des efforts valeureux de ma phalange.
Le prochain tour de combat voit tout de même des améliorations. Un adepte du culte forcera Aragorn à cracher deux points de Puissance, là où l’Empereur gagne la main neutre face à Theoden (non, il n’a toujours pas fait une bonne Frappe). Je choisis de taper sur les sbires et non sur Theoden lui-même, découragée par sa D7 (contre D5 pour les elfes qui ont tapé à deux mains) et ayant davantage envie de me débarrasser des lames elfiques. Je lui inflige trois pertes (et un destin sur Theoden une fois toute la D5 tuée au contact) mais le souci c’est que son frappeur est toujours là. J’aurais peut-être pu le one-shot mais sur du 6 avec un seul point de Puissance restant, ça me paraissait compliqué : statistiquement je lui inflige 1,5 blessures, insuffisant donc.
Et le vieux est toujours là pour Frapper, mon Empereur ne sait plus par quel côté tenir sa vouge et n’est toujours pas capable de sortir son 4+ à la frappe. Il commence à être dans le mal et tout autour, la situation ne s’arrange pas avec Gamelin et Aragorn dans mes rangs : j’en suis à 20 blessures contre 22, Brorgir n’arrive à gérer personne. Tour suivant, on pouvait s’y attendre : Theoden a repris de la Puissance avec Gamelin (une ressource qui me manquera dans la partie) et refait une dernière Frappe pour achever l’Empereur. Privée de bannière et de C5, mon armée parvient tout juste à arracher la démoralisation adverse pour éviter la majeure après la mort de son général.
Bilan de la partie : défaite mineure 6-1. Il a plus de blessures que moi (3 pts), il a tué mon général (2 pts) et nous sommes tous les deux Démoralisés (1 pt chacun). La partie se jouait globalement sur le duel Theoden Empereur : je pense qu’il fallait que je l’envoie au fight sur cette partie pour les kills, et mon adversaire a choisi de le all in. Tiens ça me rappelle mon Seigneurs de Guerre de Nantes…
Mais une fois encore ma débandade se perd discrètement dans les trois victoires de mon équipe ! On a trouvé le bouton pour faire remonter le sous-marin on dirait, je me consolerai en me disant que mon noble sacrifice (hum) leur a permis d’avoir de meilleures games. Oui, disons ça.
Partie 6 : Percée vs Ecosse 3 ah non attendez en fait c’est Espagne 3 ça va c’est bon ça commence par la même lettre (Moria Guetteur)
Le titre de cette section reflète un malheureux et assez gênant changement d’adversaires après qu’on a fait les appariements… mais bref, je ne suis pas là pour disserter sur l’organisation de l’évènement, parfois un peu anarchique.
Ma dernière partie se fera contre une Moria Guetteur, avec le surprenant Durburz en général alors que la liste joue en pur. En France, on le voit assez peu pour lui privilégier des généraux moins chers, ou alors quitte à le payer on va s’allier avec le Mordor pour ramener le Seigneur des Ombres par exemple.
Je suis là parce que l’Empereur peut soutenir sa phalange de suffisamment loin pour ne pas se faire attraper par le poulpe, mais je suis quand même un peu méfiante des capacités de la bestiole à virer mes soutiens. Je déploie donc du monde sur les deux objectifs en vue de mouliner du gobelin : à gauche, capitaine et chevalier dragon ; à droite l’Empereur, et vers le milieu Brorgir qui fait le kéké sur la butte qui sépare la map en deux. Bien entendu, il n’a rien à faire là même pour menacer une secousse sismique dans Durburz placé en contrebas, et il se fait agresser dès la première main neutre (perdue) par des gobelins qui montent la paroi.
Malgré cet incident fâcheux, l’Empereur se replace vers le milieu de la carte pour aider un peu les deux flancs avec sa super bannière, et ma partie se transforme en épisode de Goblin Slayer car le Guetteur n’arrivera pas avant le 4ème tour de jeu… au grand désespoir de mon adversaire, joueur plutôt casu par ailleurs, qui m’expliquera qu’à une partie, la bête a complètement refusé de sortir sur la table.
Quand le Guetteur arrive, il se mettra finalement sur mon objectif plutôt que derrière sa phalange pour l’aider. Je me détends alors et je lui mets l’Empereur dessus : un peu trop détendue, j’oublie qu’il a fait son élan seul avec Durburz et que sa chauve-souris peut donc toujours bouger. Il me la met sur le coin de la figure sans pouvoir me bloquer, j’y lâche deux destins après une Défense mais ça va plutôt bien quand même.
Un de mes cavaliers fait tranquillement le tour de la carte pour aller chercher l’objectif des gobelins. Une fois la démoralisation atteinte, je devrai encore attendre deux tours pour que le défenseur fuie (ce salaud) et me permette de marquer mes points dessus ! Tout en temporisant les 25% pour être sûre de récupérer l’objectif ennemi, je nettoie au mieux les deux centraux et je renvoie des gens sur le mien. L’Empereur démonte, plus besoin de la bannière à ce stade, et se faufile dans la zone. Ses porteurs useront de stratégies retorses à base de faire de la place pour rester là malgré la défaite. Car le dernier combat oppose l’Empereur à pied, quelques Orientaux (le moins possible parce que je veux en garder sur mon objectif) au Guetteur. Dolrudir passe par là et je lui demande de jeter la main neutre pour le fun : bien évidemment, il la rate et fait tuer mon Empereur qui se défendait derrière sa vouge !
Mais à ce stade de la partie ça ne change plus rien, les gobelins sont en déroute.
Bilan de la partie : victoire majeure 9-2 pour moi ! J’ai son objectif (4 pts), le mien (1 pt), un objectif entièrement à moi (2 pts), un objectif contesté (1 pt) et le point de démoralisation (1 pt). Durburz s’est héroïquement défendu pour éviter de prendre son pv contre un acolyte énervé. Je lui concède deux points pour la mort de l’Empereur mais ça ne change pas l’écart, aucune incidence sur notre score d’équipe.
Bilan du tournoi
Déjà, si vous ne le savez pas, c’est une équipe française qui a ramené la coupe à la maison sur ces championnats du monde. GG à eux !
Sur Un Malentendu tout arrive : une fois le très glorieux podium français annoncé (France 2 1er, France 3 2ème et Allemagne 1 3ème), Dolrudir se faufile jusqu’à l’organisateur pour lui extorquer notre classement. Stupéfaits, nous découvrons que nous sommes 4èmes, une performance que nous n’aurions jamais imaginée après notre premier jour catastrophique ! Il s’avère que nous sommes l’équipe qui a marqué le plus de points sur cette seconde journée, avec quelque chose comme 10 victoires en 12 parties ! Honnêtement on était euphoriques et je trouve que notre cohésion d’équipe était assez solide en dépit du fait qu’on avait assez peu pratiqué ensemble avant la compétition.
Et moi alors ? Gnagna l’Empereur c’est trop fort please nerf. Non, blagues à part, je pense que les parties 4 et 5 étaient gagnables, par contre la première journée a été un peu clown fiesta. Je pense que c’est un mélange de matchup pas terribles (on a vu passer pas mal de liste pour contrer les Orientaux finalement) et de manque de skill de ma part, j’ai eu beaucoup de difficultés à gérer la macro sur des scénarios qui en demandaient (Reconnaissance, Réserves). J’aurais pu faire mieux en m’entraînant davantage, néanmoins je suis contente d’avoir pu participer à cet évènement international. Malgré quelques moments anarchiques dans l’organisation, c’est quand même quelque chose de retrouver toutes les équipes de France à l’aéroport, de prendre l’avion tous ensemble après quelques manches de tarot, de se faire regarder bizarre par l’hôtesse (“euh c’est une caisse à outils là ?…”) puis surtout de pouvoir jouer aux figurines contre d’autres joueurs de plein d’autres pays. Je trouve que ça donne tout de suite une dimension particulière à ce loisir et je ne regrette pas d’y avoir été, même pour me faire rouler dessus !
Bon rapport de tournoi comme d’habitude ! Et pas n’importe quel tournoi ! C’était un super weekend, le sous-marin a fonctionné !
Bravo pour votre championnat ! 🙂