Préambule
Cet article s’adresse essentiellement aux néophytes et n’est pour les joueurs expérimentés qu’une simple récréation légère et distrayante. J’entends par « novices », deux types de joueurs. Soit les joueurs n’ayant que rarement l’occasion de déployer leur armée sur le champ de bataille, soit ceux qui, avec très peu d’expérience, seraient tentés de participer à un premier tournoi (ou les deux).
Le pourquoi de cet article
Afin de poser clairement les choses, présentons le profil de l’auteur de ce modeste article. J’ai commencé MESBG à ses débuts, il y a une vingtaine d’année et malgré cela, avec la fréquence de mes parties (environ trois par an) je me considère pleinement dans les deux profils cités en préambule. Disons plutôt que je l’étais, car j’ai pu réaliser en février 2023 mon premier tournoi.
Tout commença en ce frais matin du 12 février 2023, à Roquebrune-sur-Argens dans le département du Var. J’aurais bien voulu situer les évènements qui suivent sur les sombres pentes des contreforts d’Angmar, mais restons dans la réalité. Bref, j’allais participer à mon premier tournoi !
Il s’agissait du tournoi « un tournoi pour tous les lier II », en 800pts sur trois rondes de trois heures. Oui, j’ai joué autant de partie en une journée, qu’habituellement en un an…
Après une journée de combats sanglants, je me classe 18e (vraiment bon ce nouveau joueur !) sur 18 participants (ah, même pas un forfait pour pas finir dernier…). Et oui, pour ce premier tournoi, je termine dernier avec trois parties perdues sur trois.
Malgré le résultat qui peut paraître assez décevant, j’ai passé une super journée et rencontré l’excellente et bienveillante communauté de MESBG. Merci à Nicolas (Verratti) pour l’organisation de ce tournoi, ainsi qu’à toute son équipe.
Au-delà de l’aspect tactique, j’ai beaucoup appris sur l’approche des parties de MESBG, notamment quand on est un joueur avec trop peu d’expérience pour se créer des automatismes (par la fréquence des parties, le temps consacré au hobby ou par une entrée trop récente dans MESBG).
C’est à ce titre, que je me permets de vous faire part de cette infime expérience, mais ô combien enrichissante. Je vais tenter de vous partager quelques réflexions que j’ai pu tirer de cette première expérience de tournoi. Réflexions qui se veulent d’une extrême simplicité, mais qui, en les appliquant, m’auraient assurées la victoire ! (Non, bien sûr que non, mais ça m’aurait tout de même bien aidé…). Vous l’aurez compris, ici, pas question de tactique.
Ma liste de premier tournoi
Il est inutile de présenter précisément ma liste qui n’est pas du tout compétitive, mais, de manière à bien comprendre ce qui va suivre, il est opportun d’en expliquer certains fondements.
Toute la liste tourne autour de deux points primordiaux : ce que je veux jouer et ce que je possède.
– « Logique ! », me direz-vous. Par conséquent, voici une première chose que j’ai apprise :
Avant le tournoi, j’avais demandé des conseils sur ma liste en la publiant sur le discord MESBG (pub !). J’ai reçu plein de bons conseils constructifs et bienveillants. Cependant, ma réponse était malheureusement toujours la même : « ben, euh, en fait, j’ai ni la fig, ni proxy, ni count as ». Et au final, j’ai quasiment rien changé de ma liste. Donc lorsque l‘on demande un avis sur sa liste d’armée, ce que je conseillerais, c’est de présenter les différentes options qui s’offrent à nous pour la modifier. L’échange sera ainsi bien plus constructif.
Revenons donc à ma liste. Je souhaitais jouer deux Nazgûl à pied, deux Trolls (type Mordor), des Wargs et j’avais pléthore d’orques. Ma seule option est donc de jouer Mordor en incluant Razgûsh. On ajoute des orques, une bannière, un chaman pour la frénésie, quelques pisteurs et la liste est bouclée. Comme le Roi-Sorcier coûte le même prix qu’un Nazgûl, il prendra la place de l’un des deux et apportera le bâton rompu, et quant à prendre un chaman, autant prendre Kardûsh, sa boule de feu et sa capacité à regagner de la volonté.
A côté de cela, je possède d’autres héros (Shagrat, Gothmog à pied, Gorbag et autres count as) mais avec une liste comme la mienne et sans orques du Morannon, il fallait que je joue sur le nombre. Donc j’ai privilégié de mettre des orques plutôt que d’ajouter des héros. Ma liste contenait 46 figurines.
Donc à partir de là, j’avais une liste bien molle et peu d’options d’amélioration. Mais pour un premier tournoi, je souhaitais jouer ce qui me faisait plaisir !
Le déroulement du tournoi et les enseignements tirés
Je ne vais pas rentrer dans le détail des parties, car je n’ai pas la prétention d’émettre une critique tactique, mais je reviendrais simplement sur les différents points qui me semblent importants pour illustrer les enseignements que j’ai pu en tirer.
Partie 1 : Détruire les réserves VS Nicolas (Ironpint)
Le dragon se positionne avant de ravager mes lignes
Ironpint jouait une alliance Mordor/Moria avec notamment un dragon avec vol, la Bouche de Sauron monté en général et un chaman boucliers noirs.
Comme il n’avait pas de bannière et que j’en possédais une, je commençais la partie avec 2 points de victoire contre 0.
Ma stratégie était donc simple : bloquer son dragon à l’aide de son grand socle, et protéger ma bannière de son chaman boucliers noirs. Il ne me restait plus qu’à jouer défensif et envoyer mes Wargs sur ses réserves dès que l’occasion s’offrait à moi.
Tour 2 : le dragon est dans mes lignes (et one shot un de mes trolls), et la bannière est brisée par le chaman boucliers noirs. A partir de là, il est dans mes lignes et moi je suis acculé malgré les tentatives de tuer le général adverse à coup de traits des Ténèbres (il finira la partie avec 1PV et 0 Destin).
Mise à part ma gestion catastrophique de cette première partie, je tire des enseignements essentiels.
Tout d’abord, et cela sera redondant sur les 3 parties, j’ai oublié d’appliquer toutes les règles spéciales de mon armée. A savoir, la bannière (ici c’était vite réglé), le bonus d’armée, la frénésie de Kardûsh (contre un dragon c’est quand même bien utile) ainsi que sa capacité à regagner de la volonté, et les coups spéciaux. J’ai rencontré des adversaires vraiment sympas avec qui on a envie de discuter et d’échanger. Je pense que j’ai passé d’avantage de temps à discuter qu’à jouer (les 3 heures par parties devaient certainement aider aussi). Et quand on ne joue pas souvent, on arrive très vite à être distrait et d’oublier des points de règles. Bon, à ce niveau là c’est quand même exceptionnel. D’autant plus que mon adversaire me le rappelle à un moment : « N’oublie pas ta frénésie ». Il termine ses mouvements, je fais les miens, on passe à la suite et bien sûr, j’ai oublié la frénésie. Tout ça pour dire, que pour garder cet échange indispensable avec son adversaire, il me semble essentiel (et je le ferai maintenant toujours !) d’avoir des antisèches sur les règles spéciales de son armée. Je pense que se faire une liste de toutes les règles spéciales de son armée, classées par phase et à relire avant de commencer chaque phase, n’est pas un luxe et ne fait pas perdre de temps (elle en ferait même gagner). La première fois, il ne faut pas hésiter à être exhaustif, comme le rappel de la bannière par exemple, puis au fur et à mesure des parties, il est possible de ne laisser que les règles très spéciales. De même, au début il peut être nécessaire de noter les effets des règles spéciales, puis par la suite seulement les noms. Prendre quelques secondes pour se les remémorer, pendant la phase adverse par exemple, permet d’aborder le jeu bien plus sereinement.
J’avoue que la seule frustration de cette journée (qui n’entache en rien l’enthousiasme de ma participation au tournoi) est d’avoir oublié les trois quart des règles de MESBG !
Sur la même longueur d’onde, je conseillerais aussi aux débutants de ne pas multiplier les règles spéciales dans leur armée et de rester simple. Tant qu’à les oublier, autant ne pas les inclure et attendre de bien maîtriser l’essentiel avant de rajouter des règles spéciales au fur et à mesure.
Un autre point important est de communiquer son intention à son adversaire. Le dragon illustre parfaitement cet exemple. En effet, je pensais avoir bloqué le dragon pour qu’il ne puisse pas me charger. Mais il a pu le faire. En précisant à mon adversaire que je me plaçais de tel manière pour qu’il ne puisse pas me charger, nous aurions pu, dans un premier temps vérifier si c’était bien le cas (ce qui, en l’occurrence, ne l’était pas) et dans un deuxième temps rectifier mon placement pour que l’on soit en accord sur ce point.
Dernier point, si vous avez une stratégie (simple si possible), appliquez là…
Partie 2 : A la mort VS Damien (Sylvebarbe)
41 arcs face à 46 sous-fifres du Mordor
Sylvebarbe jouait la Légion Légendaire des Rangers de la Forêt Noire. Les règles principales sont « les guerriers aux couteaux » qui ajoutent une attaque pour chaque figurine au contact et la présence de 100% d’arcs. Sur le papier, la partie était loin de s’annoncer amusante. Pourtant, je pense que grâce à la bonne volonté des joueurs ce fut certainement ma partie la plus palpitante de la journée.
Comme pour la première partie, je commençais avec les 2 points de victoire de bannière.
Face à autant d’arcs, j’ai tout d’abord foncé me cacher derrière les couverts (surtout mes trolls !). Quand il n’avait plus de lignes de vues. Sylvebarbe a bien voulu s’avancer et nous avons pu passer aux combats. La partie était très disputée jusqu’au dernier lancé de dé.
Durant toute la partie, j’ai mené au score avec les points de ma bannière. Au bout des 3 heures, on nous a annoncé la fin de la manche. On termine le tour, on regarde autour de nous, pas d’organisateur à proximité… on se met d’accord pour effectuer un dernier tour le plus rapidement possible pour qu’il essaye de me démoraliser et gagner la partie. On joue très vite et on termine les combats sous la pression de l’organisateur. Bilan j’ai 23 morts sur 46, soit exactement 50%. Il me démoralise et remporte la victoire 5-2…
« Mais non ! Ce n’est pas ça du tout » s’exclamerez-vous ! Et vous aurez raison. Encore une erreur qui cette fois me coûte carrément la victoire. Mais pris dans le feu de la partie nous n’avons pas fait attention. Bref, pensez à bien maîtriser les conditions de victoire et à ne pas vous enflammer ! (Peut-être aussi à rajouter dans les antisèches…).
Et au passage, pour cette partie, en plus des règles précédemment citées, j’ai encore oublié une nouvelle règle spéciale : la Haine et Fléau des elfes de Razgûsh. Encore à noter dans sa petite check list.
En conclusion, avec de la bonne volonté, même les listes qui ne semblent pas intéressantes à affronter, peuvent donner des parties très agréables.
Partie 3 : Percée VS Benoit (PapiBasic)
Comment 8 figurines peuvent elles faire aussi peur ?
PapiBasic jouait Dol Guldur avec le Nécromancien, le gardien des Donjons et six Nazguls.
Je dois avouer que c’était la partie la moins fun car j’ai extrêmement mal joué. A cause de mon manque d’expérience, j’ai pris peur face à cette « horde » immortelle quand PapiBasic m’a expliqué qu’il ressuscitait sur 2+. Pensant qu’il était totalement inutile de le combattre, j’ai pris l’option de lui tourner autour en attendant qu’il me mette à 25% pour remplir les conditions de fin de partie. Cette option, qui n’en est pas du tout une, était une idée malheureuse. En effet, il m’a couru après toute la partie et au fur et à mesure que les tours avancaient, je perdais mes figurines comme prévu jusqu’à arriver à la démoralisation. Le tour d’après j’étais à 25% (normal avec de la Bravoure 2) et il me restait quasiment autant de figurine que lui pour tenir les objectifs. La partie fut rapidement pliée.
Au lieu de me débander, j’aurais simplement dû l’affronter et tuer les Nazguls avec le surnombre et les Trolls en espérant qu’il fasse un 1 sur le jet de résurrection. Même si je n’avais pas gagné, la partie aurait au moins était épique. Mais la fatigue de la journée devait certainement affecter ma clairvoyance.
Je n’aurais donc qu’un seul conseil quand on se retrouve dans une situation déstabilisante totalement inconnue (ce qui est le cas la plupart du temps quand on joue peu souvent) : il faut jouer normalement, tel que la liste est construite, et ne pas chercher une stratégie farfelue. Et si cela ne fonctionne pas, il faut tenter des choses fun et épiques pour apprécier sa défaite !
Ce qu'il faut retenir
Les enseignements que j’ai pu tirer de ce tournoi sont extrêmement basiques. Mais je pense qu’en appliquant ces quelques idées avec un tout petit peu de rigueur, il est possible d’atténuer la faiblesse dû au manque de pratique. J’ai réellement apprécié ce tournoi, rencontrer de nouveau joueur et me confronter à des armées nouvelles. Le résultat n’affecte en rien mon enthousiasme.
La prochaine fois que je participe à un tournoi, car c’est sûr qu’il y aura une prochaine fois, j’appliquerai scrupuleusement tous ces points. Ma défaite ne sera plus à mettre sur le compte de mon inexpérience, mais de mon incompétence !
Voici un résumé des enseignements tirés de mon premier tournoi :
- Demander l’avis de joueurs expérimentés sur sa liste d’armée, en précisant les impératifs et les possibilités d’amélioration.
- Avoir des antisèches sur les règles spéciales de son armée et les points à ne pas oublier pour chaque phase.
- Faire une liste d’armée simple pour ne pas multiplier les règles spéciales.
- Communiquer avec son adversaire sur les intentions de jeu.
- Appliquer sa stratégie simplement sans se disperser et complexifier son jeu.
- Bien maîtriser les scénarios et ne pas perdre de vue les conditions de victoires.
- Ne pas chercher des stratégies farfelues, trop complexes à mettre en œuvre.
- Enfin le plus important : pour un premier tournoi, s’éclater !
Bon hobby à tous, et si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à participer à un tournoi car je le répète : la communauté MESBG est vraiment bienveillante, passionnée et sympathique.
Peut-être à bientôt sur le champ de bataille.
PS : j’en profite pour annoncer que Verratti organisera un autre tournoi au même endroit (Salle Suzanne Régis Stade de la bouverie à Roquebrune Sur Argens) le 11 juin pour 40 joueurs !
Super retour d’expérience.
Dommage pour cette erreur de décompte du score pour la partie 2. Au final, tu finis dernier, mais tu avais normalement une victoire majeur ^^.
Et je te rejoins : faire des fiches, c’est primordiale ! (et ça évite d’avoir tout le temps le nez dans les bouquins)
Merci, effectivement c’est dommage, mais quand on voit l’ensemble du tournoi, ce n’est qu’un oubli de règle parmi tant d’autres. Et cette partie avait été vraiment palpitante sur les deux derniers tours. J’aurais aussi pu terminer la partie quand on nous l’a demandé et gagner sans doute possible, mais c’était trop tentant de voir s’il me démoralisait. Donc aucun regret !
Et oui, je ne sortirais plus jamais sans mes fiches 😀
Et bien bravo quand même pour cette première expérience de tournoi, j’ai toujours fait des anti-sèches depuis que je joue au jeu, et j’en ferai toujours je pense ^^
Bon courage pour la suite ! 🙂
Merci, ça a l’air assez simple quand on maîtrise les règles génériques, mais dans l’enthousiasme du tournoi et l’environnement dont on a pas l’habitude, on oubli facilement les règles spéciales ou inhabituelles sans s’en rendre compte…
Maintenant je perçois beaucoup mieux l’expérience qu’ont certains joueurs, et pourtant ça semble tellement facile et évident !
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